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2011
Trois blocs africains vont négocier la création d’une zone de libre-échange
Catégorie : OCEAN INDIEN
Trois blocs africains vont lancer en juin des pourparlers sur la mise en place d’une zone de libre-échange. Quelle place pour La Réunion ?
Le marché commun de l’Afrique de l’Est et australe (COMESA), la communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont convenu de lancer des négociations pour la création d’une zone de libre-échange (ZLE, FTA en anglais) à l’occasion d’un sommet des chefs d’Etat, prévu en juin prochain en Afrique du Sud.
La création d’une zone de libre-échange tripartite, qui englobe 26 pays, vise à contribuer à l’accélération de l’intégration continentale annoncée dans le traité d’Abuja de l’Union africaine (UA).
Un conseiller commercial pour la COMESA a déclaré que la zone de libre-échange regroupant les trois blocs commerciaux africains représentait un vaste marché unifié, permettant d’accroître les investissements entre les pays africains et les investissements directs de l’étranger.
La même zone de libre-échange fait partie du processus d’intégration économique axé sur trois piliers : intégration des marchés, infrastructures et développement industriel.
Pour l’intégration des marchés, les pays concernés devront libéraliser leur régime commercial en intensifiant la circulation des biens et en améliorant les services à leurs frontières.
« La libéralisation du commerce et le développement des infrastructures constituent respectivement le premier et le deuxième piliers. La libéralisation du commerce doit être accompagnée du développement des infrastructures afin de réduire le coût des affaires et, par conséquent, de réduire le coût des produits et des services », indique la presse africaine.
Le fait que les pays ont eu accès à leur propre marché est insuffisant pour parvenir au développement économique, lequel exige aussi des pays de la zone de libre-échange tripartite qu’ils augmentent la productivité compétitive de leurs économies, souligne le journal.
Pour créer une telle zone, il faudra également relever les défis du chevauchement des qualités de membre des blocs régionaux existants : COMESA, EAC et SADC. La COMESA a inauguré sa zone de libre-échange en 2000.
Commentaires :
L’Organisation de Coopération et de Développement Economique » (OCDE) soulignait, à propos de La Réunion, « son influence géopolitique bien en deçà de ses capacités. Loin de jouer un rôle de puissance locale, elle n’occupe qu’un place marginale dans l’économie régionale ».
Une analyse partagée par le groupe de travail « intégration régionale » mis en place pour les Etats généraux de l’outre-mer.
Les préconisations du groupe, s’appuyant sur les contributions reçues, les échanges avec la société civile et la sphère politique, étaient les suivantes :
« Il s’agit de passer d’une politique de la France et de l’Europe dans l’océan Indien à une politique de la France et de l’Europe de l’océan Indien.
La politique actuelle méconnaît en effet les intérêts de La Réunion qui sont pourtant des intérêts nationaux et communautaires.
Il convient donc de :
– Mettre en œuvre résolument les dispositions de la LOOM en droit français et donner une personnalité internationale aux RUP en droit européen ;
– Faire participer La Réunion comme observateur aux négociations internationales de la zone (accords de pêche, APE, organisations d’intégration régionale, financement par le FED de Programmes Indicatifs Nationaux et Régionaux) ;
– Faire évoluer la COI en « Communauté de l’océan Indien », la faire admettre comme membre observateur à l’IOR-ARC et la faire reconnaître comme organisation d’intégration régionale par l’UA ;
– Agir pour que La France/Réunion soit membre associées du COMESA et membre de l’IOR-ARC, en tant que puissance riveraine de l’océan Indien ».
Depuis que Didier Robert est à la Région, quelles ont été les actions mises en place ?
Entend-on le président de Région parler de la SADC ou de l’IOR / ARC ?
La « coopération régionale » s’arrête ainsi aux îles vanilles.
Avec une touche de TIC et un saupoudrage de « développement durable / énergies renouvelables ».
Tout ceci est un petit peu restreint, comme initiative, dans un monde qui bouge, et qui fait que, tous les jours, on s’aperçoit que cette partie du monde, l’océan Indien, va être au centre de bien des échanges.
Et l’évocation du « grand océan Indien » tellement prôné par Didier Robert n’est qu’une approche franco-réunionnaise du problème. En clair, La Réunion va laisse passer – encore – une chance de s’ouvrir au monde.
l’union africaine, à travers cette organisation, va se renforcer, les pays émergents jettent déjà un oeil sur l’Afrique, c’est le début d’une spirale. Aux pays africains de peser de tout leur poids pour que les bénéfices leur reviennent (et qu’enfin, ils ne soient plus systématiquement lésés)
les articles que vous pubiez démontrent que Maurice, Maldives Seychelles font front commun. Madagascar pourrait les rejoindre… et La Réunion restera au bord du chemin
des remarques pertinentes et des propositions à faire avancer au plus haut niveau de l’Etat français. Nous devons effectivement faire avancer l’idée de l’obtention d’un veritable statut international des RUP reconnu par les partenaires de la zone. Pour ne plus être considéré comme des colonisés ou les sous français réunionnais de la zone.
« – Agir pour que La France/Réunion soit membre associées du COMESA et membre de l’IOR-ARC, en tant que puissance riveraine de l’océan Indien »
et je rajouterai également la SADC. Dans le vaste mouvement de regroupement des 3 plus grandes organisations de l’afrique australe, la SADC assure le leadership…
@Christophe 1 : et si la première étape était déjà de convaincre celle et ceux qui, ici, sont courageusement campés sur leurs positions, même s’ils veulent une grande « région » avec TAAF et Mayotte?
il faudrait une évolution INSTITUTIONNELLE: mais Vira, Robert, Victoria et consorts sont-ils prêts? leurs récentes prises de position prouve que non
donc une seule solution: les convaincre ou les balayer de l’échiquier politique. n’attendons pas toujours que tout vienne de l’Etat ou de l’Europe; donnons-nous les moyens de nos ambitions, et renvoyons tout ce petit monde dans leur bac à sable
Faute de changements décisifs, La Réunion est appelée à demeurer une île marginalisée et enclavée,à l’écart des processus d’intégration régionale en cours en Afrique australe et dans le reste de l’Océan Indien. Cette réalité préoccupante concerne l’ensemble des secteurs et des activités:agriculture,industrie,services commerciaux et financiers,tourisme,transports internationaux…Pourtant,le statut de DOM et de RUP en lui-même n’est en rien pénalisant puisqu’il garantit des fonds structurels et des équipements publics de nature à favoriser la compétitivité,ainsi qu’une stabilité monétaire avec une devise forte. Encore faudrait-il qu’intervienne uns réelle prise en compte des réalités de la mondialisation et de ses contraintes parmi les « élites réunionnaises ». La mondialisation comporte certes des dangers mais elle pourrait aussi devenir une chance pour La Réunion.
@ boisremy hervé
si le statut de dom et de rup en soi ne représente
pas un empêchement à une coopération régionale ,je
reste convaincu qu’ils sont un handicap politique
dans cette zone où la présence française et une
certaine arrogance qui découle de notre richesse
passe mal auprès de nations et de peuples dont la fierté repose pour l’essentiel sur leur autonomie vis à vis de toute les puissance ex-coloniales. ce n’est pas insurmontable , mais il faudrait beaucoup d’engagement et de diplomatie pour créer un élan commun sur la base de situations aussi divergentes et de préjugés aussi tenaces , sans parler de la lourdeur décisionelle induite par notre double appartenance française et EU car une évolution du statut international des rup ne concerne pas que la réunion .
car quand les mauriciens par ex mettent un mois à prendre une décision , il nous faut des années pour réagir.