L’Odeadom envisage de diversifier les aides publiques à l’agriculture

 

L’organisme chargé de la gestion des aides à l’agriculture des départements d’outre-mer a envisagé mercredi d’accorder plus de fonds aux filières agricoles hors banane et canne à sucre, en réponse aux critiques du rapport annuel de la Cour des comptes.

 

« Nous allons travailler avec les professionnels pour voir si nous pouvons (…) combler les besoins dans d’autres domaines  que la banane et la canne à sucre » a indiqué Paul Luu, directeur de l’office de développement de l’économie agricole d’outre-mer (ODEADOM), lors d’une conférence de presse au Salon de l’Agriculture.


Dans son rapport annuel, la Cour des comptes estimait que les aides publiques à l’agriculture des DOM « n’atteignent pas leur objectif, malgré un niveau élevé, représentant en moyenne 28% de la production ».

 

Elle considère notamment que « la production locale devrait être plus adaptée à la consommation locale et aux demandes liées au tourisme, plutôt que vers des cultures exportatrices ».


AVIS DIFFÉRENT DE L’EUROPE


Paul Luu a défendu son organisme en rappelant que la Cour des comptes européenne, qui a audité l’ODEADOM il y a 2 ans, « avait trouvé notre gestion adaptée et jugé que les objectifs étaient atteints ou en passe d’être atteints ».

 

De son côté la nouvelle présidente de l’ODEADOM, Gabrielle Nicolas, agricultrice guyanaise, devait déclarer : « J’espère que la vision de nos compatriotes métropolitains sur nous va changer, nous sommes tous des chefs d’entreprise et on peut travailler au même titre que les autres départements français ».


Les aides européennes pour l’agriculture des DOM s’élèvent à 278,41 M€ pour 2011, dont pratiquement la moitié à destination de la filière banane (129,10 M€). En 2010, 261,9 M€ d’aides ont été distribuées.

 

La France ajoute à ces aides une enveloppe de 40 M€ dédiés au soutien de la diversification animale et végétale.

 

Alors que Mayotte rejoindra en mars le rang des départements d’outre-mer aux côtés de la Guadeloupe, la Martinique, La Réunion et la Guyane, l’ODEADOM estime que l’île aura besoin de fonds pour s’adapter.

« Mayotte va devoir faire un grand pas en avant car l’organisation de l’agriculture y est encore balbutiante », a indiqué M. Luu.


LE RÔLE DE L’ODEADOM


Paul Luu, lors de son audition par le sénateur Marsin rappelait que, la situation de chaque DOM est spécifique et aucune production n’est majoritaire sur l’ensemble des DOM.

 

Pour autant deux filières y sont historiquement – et y restent aujourd’hui – prédominantes : la banane ; la filière canne/sucre/rhum.

 

Ces productions représentaient une part essentielle de la valeur de la production agricole des DOM : 34% pour La Réunion, 36% en Guadeloupe et 51% en Martinique.


Il rappelait que la filière banane jouait un rôle clé dans les DOM, notamment en Guadeloupe et en Martinique :

« la banane (…) représente en Guadeloupe et en Martinique une part importante de la production agricole locale et des flux commerciaux vers la partie continentale de l’Union européenne, ainsi que 10 000 emplois directs et indirects. (…)

La filière canne/sucre/rhum revêt un rôle toujours important au sein de l’économie agricole des départements d’outre-mer, tant en termes de poids intrinsèque, que de complémentarité entre les différentes productions ».


Le poids de cette filière est illustré par la proportion de SAU (surface agricole utile) qui est consacrée à la canne :

« sur l’ensemble des départements d’outre-mer, la superficie consacrée à la canne à sucre représente environ 30% de la surface agricole utilisée totale et des dizaines de milliers d’emplois directs et indirects ».

 

Le déclin de la filière reste très relatif : la canne représente encore aujourd’hui près de 50% de la SAU à La Réunion, 30% en Guadeloupe et 13% à la Martinique.

 

Et l’ODEADOM de conclure :

« Au-delà de son poids en termes de superficie et d’emplois, la filière constitue également un  atout majeur quand à la durabilité de la production agricole.

Elle contribue à la protection des sols contre l’érosion, à la préservation de l’environnement par un usage restreint des intrants et, enfin, à l’approvisionnement en énergie renouvelable (notamment par le biais de la bagasse) et au développement des bioénergies ».

                                                                                                                     

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3 Commentaires sur

L’Odeadom envisage de diversifier les aides publiques à l’agriculture

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    Mme Penchard a tenté une réponse aux critiques de la cour des comptes.
    essai non transformé: une suite de banalités et un hymne à la « clairvoyance » de Sarkozy….
    les bananes sont cuites !!!!

  • ArsinoéNo Gravatar |
  • SarahNo Gravatar |

    A quand l’aménagement des exploitations agricoles ultramarines en Fermes pédagogiques pour un TOURISME rural HARMONIEUX et enfin permettre au grand public mais principalement aux jeunes, dès l’école primaire, de mieux découvrir et surtout fabriquer des produits des TERROIRS? Au même titre que le SPORT, transmettons à la génération future une CULTURE liée à une EDUCATION A L’AGRICULTURE ULTRAMARINE en faveur du développement durable!

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