10
2011
Piètre pitrerie à l’Assemblée Nationale !
Catégorie : INSTITUTIONS - COLLECTIVITÉS LOCALES, OUTRE MERS, POLITIQUE LOCALE, R'humeur
Non, il ne s’agit pas de la provocation du ministre François Baroin, insultant le peuple français, le suffrage universel et la démocratie, d’avoir de manière coupable par leur vote fait entrer « par effraction » la gauche au pouvoir en 1997.
Non, il s’agit plus simplement d’un discours d’un de nos députés péi.
En effet, les discussions sur le budget de l’outre-mer ont commencé mardi soir.
C’était lors de la « 3e séance », celle qui commence à 21 heures.
Autrement dit, au moment où les député(e)s désertent l’hémicycle.
Comme toujours, pourrait-on dire.
L’outre-mer, ça n’intéresse personne.
Et même en cette année des outremers, le gouvernement – et la présidence de l’assemblée nationale – n’ont pas fait le moindre petit effort pour que les discussions se déroulent à des heures plus « normales ».
Mais finalement, c’est peut-être mieux ainsi.
Car certaines interventions n’ont qu’un très lointain rapport avec la chose politique.
Et surtout, ces déclarations ne présentent en rien la situation catastrophique que connaît notre île.
C’est par exemple le cas pour René-Paul Victoria.
Une ribambelle de propos anodins :
« Nous légiférons, nous engageons la France pour l’avenir ».
Ou très personnels :
« Depuis 28 ans, j’exerce avec conviction et passion les différents mandats que les électeurs ont bien voulu me confier.
Et si je suis à cette tribune, aujourd’hui, c’est grâce à eux, c’est pour eux, pour toute la population dionysienne, chère à mon cœur ».
Alléluia !
Ou surréalistes :
« En outre-mer j’observe avec beaucoup d’intérêt les événements qui secouent Mayotte aujourd’hui ; il n’y a pas si longtemps nos ainés ont mené aussi des combats similaires pour défendre les intérêts de La Réunion ».
Quand ils ne tournent pas à la méthode Coué :
« Aujourd’hui, notre pays, nos régions ont besoin de stabilité et de lisibilité pour réengager un processus de développement ».
Ou au misérabilisme :
« derrière les projets de loi, les enveloppes budgétaires, les dotations, les subventions…, chez chacun d’entre nous, nous voyons des personnes qui attendent un emploi, un logement, des personnes qui luttent pour survivre, des personnes qui ont faim, d’autres qui aspirent à une vie meilleure ».
Bon, on arrête là ! Et la situation réelle de La Réunion ?
« Ce que je souhaite, c’est que les 3 millions de français d’outre-mer environ, et parmi eux 835.000 Réunionnais, solidaires de la Nation française dans les moments difficiles, soient récompensés par leurs efforts et puissent vivre dans la dignité, avec beaucoup de confiance en l’avenir ».
Les ultramarins, solidaires des Français de métropole ! En voilà une vraie révolution !
Alors, les chiffres ?
« 120 000 Réunionnais inscrits au Pôle Emploi », c’est « beaucoup, beaucoup trop ».
Quelle image donne René-Paul Victoria de La Réunion :
« De nombreuses familles, obligées de s’adapter, vivent en état de surpeuplement depuis plusieurs années, et souvent dans des logements insalubres et onéreux ».
Et vlan, voilà maintenant les familles sont surpeuplées.
Est-ce une façon de dire qu’elles font trop d’enfants ?
Allez, encore un petit effort pour supporter cette suite de propos incongrus :
« Simplement d’être acteur de son propre développement.
Et tout cela, c’est humain.
Ne l’oublions jamais, l’homme est la principale richesse d’un pays, le bonheur est la quête de tous et les finances un des moyens d’y parvenir ».
Bon, on passe directement à la fin :
« Et chaque jour, je ne cesse de penser à toutes ces personnes, à tout ce que je devrais leur apporter, parce que je m’y suis engagé.
Pour répondre aux attentes de nos populations ultramarines, Soyons simples, efficaces, pragmatiques ;
Soyons plus à l’écoute, plus accessibles, plus compréhensifs ;
Soyons au cœur de leur préoccupation. Retrouvons leur confiance ».
On ne sera pas plus méchants. Décidément, la politique, c’est vraiment quelque chose de trop sérieux pour la confier seulement… à des politiques !
Bel aveu de RP Victoria : il faut qu’il retrouve la confiance de ses électeurs, il sait donc bien que pour lui, la côte est près de zéro
Lamentable !
s’il ne voulait pas totocher le gouvernement, il aurait pu au moins prendre une posture plus politique
cette façon de jouer sur la corde sensible, c’est un sacré manque de courage … mais il n’a ni eu le courage d’affronter le gouvernement, ni le courage de le féliciter.
c’est peut etre cela , le pragmatisme
Vous êtes un peu injuste avec lui. Ce ne doit pas être facile de soutenir un gouvernement décrié, en se rasant chaque matin en pensant à une législative difficile en 2012
Une chose est sure Victoria sera battu en 2012 et ce n’est que ça qui compte !