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2010
Ralé-poussé devant un lieu de culte entre des policiers et des fidèles : choquant !
Catégorie : OUTRE MERS
« Quels que soient les torts des uns et des autres, il est inadmissible que des gaz lacrymogène soient tirés devant un lieu de culte en plein ramadan au milieu d’une foule de gens musulmans ou non », commente Ibrahim, la cinquantaine passée. Il est encore sous le coup de l’émotion.
Il y a moins d’une demie heure que les faits se sont produits et quelque deux cents personnes de confession musulmane sont encore rassemblées aux abords de la mosquée.
Selon différents témoignages, la prière du vendredi venait de se terminer. Un fourgon de police en patrouille frôle un groupe de jeunes musulmans.
L’un d’eux, en l’occurrence Abdoul-Hack s’agace et demande aux policiers de faire attention aux passants.
« Le ton est monté. 4 policiers sont descendus du fourgon matraque à la main. Ils ont voulu forcer le jeune homme à monter dans le véhicule. Le jeune ne s’est pas laissé faire », raconte Yacine, un jeune témoin du ralé-poussé.
« Les gens qui sortaient de la mosquée ont essayé de s’interposer et de calmer le jeu en demandant à la police de tenir compte du fait que l’on est en ramadan et de respecter la mosquée. C’est là que les choses se sont aggravées », poursuit Yacine.
De fait, les policiers appellent des renforts. Leurs collègues de la BAC (brigade anti criminalité) sont rapidement sur les lieux.
« Là ils n’ont pas cherché à savoir ce qui se passait, ils ont balancé les gaz lacrymogènes. Il y avait des femmes, des enfants, des personnes âgées. Ils en ont pris plein la figure », s’insurge Réza.
« On ne peut pas se comporter de la sorte devant une mosquée, un peu de respect tout de même », s’emporte l’un de ses amis.
Lamentable ! Pour de simples mots, si cela est confirmé par le film de la caméra de vidéo surveillance de la zone piétonne, un tel déploiement de forces devant un lieu de culte ! un symbole : c’est la plus vieille mosquée de France !
France, douce France, où allons-nous ?
Comment ne pas rapprocher cet incident du climat instauré par la politique « incendiaire » en matière de sécurité du Gouvernement Sarkozy ? Et la gêne à l’intérieur même du camp UMP s’amplifie.
Dans le débat sur plus de sécurité ouverte par des déclarations récentes de Nicolas Sarkozy et sa manière de cibler les immigrés, la critique la plus vive à gauche est venue de Michel Rocard.
Pour l’ancien Premier ministre, le président de la République exacerbe les tensions, au risque de courir à la guerre civile.
À droite, la première personnalité à émettre des réserves a été le président du Sénat, Gérard Larcher. Ce dernier est critique essentiellement à propos des mesures annoncées concernant la déchéance de nationalité pour certains criminels « d’origine étrangère ».
Elles sont, selon lui, un peu trop hâtives. Dans un entretien au Figaro, M. Larcher rappelle que la déchéance de la nationalité existait déjà dans la législation française.
Si plusieurs membres de l’UMP sont peu enthousiastes la plupart refusent de s’exprimer publiquement. Dans ce contexte, la mise en garde d’Alain Juppé, publiée sur son blog, prend plus de relief.
Sous le titre « Retour aux fondamentaux », le texte de l’ancien Premier ministre affirme que « notre pays n’est pas à feu et à sang », même s’il existe « des zones de non-droit où les lois sont bafouées et où la police hésite à pénétrer ».
Au sujet du débat sur la déchéance de nationalité, il écrit
« Je rappellerais volontiers […] cette belle maxime de Montesquieu : “Quand il n’est pas nécessaire de faire une loi, il est nécessaire de ne pas en faire. La priorité sécuritaire ne doit pas non plus conduire à des exagérations, peu compatibles avec nos valeurs fondamentales. »
Ces propos interviennent alors qu’un nouveau sondage indique que pour 69% des interrogés, les mesures de Sarkozy sont inefficaces.
Au fait, qu’en pense le député, membre du bureau national du parti UMP, Didier Robert ?
Michel Tubiana, président d’honneur de la ligue des droits de l’homme, était l’invité de France Info il y a quelques jours. Il a analysé les conclusions des experts du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU. Ce comité a émis des avis très critiques envers la France : « manque de volonté politique face à une recrudescence des actes racistes dans ce pays, et une dérive xénophobe.
Pour Michel Tubiana : « c’est une ritournelle de voir la France sanctionner sur ce sujet par les instances internationales. Les récentes annonces de Nicolas Sarkozy (mesures contre les Roms, déchéance de la nationalité pour les délinquants d’origine étrangère…) n’ont pas arrangé les choses : « ce discours alimente la xénophobie », estime le président d’honneur de la LDH. « Avant, on stigmatisait les étrangers, maintenant ce sont les Français d’origine étrangère. ça va plus loin ». Les étrangers sont « les bouc émissaires » de la lutte contre la sécurité. Interrogé pour savoir si la France allait prendre en compte les critiques de l’ONU, Michel Tubiana pense que non, selon lui, le gouvernement est « autiste » face à ce genre de remontrances.
c’est quoi ce truc de malade ? comme ça les flics se permettent de bousculer les gens et d’en plus les mettre en garde a vue ? et ben di donc ou le monde va si les policiers se croient tous permis ? mais l’auraient-t-ils fait si c’était un gros zozo qui sortait d’un magasin de luxe ?
Je trouve cela inadmissible!En plein Ramadan,c’est vraiment du n’importe quoi.D’ailleurs même hors période de jeûne,cela ne devrait pas ce produire sur notre île.
En ce qui concerne les musulmans de La Réunion,il n’ont pas la même origine et encore moins la même histoire que ceux de Métropole.
Les musulmans d’ici sont d’origines indiennes et présents sur l’île depuis plusieurs générations.Ils sont tout aussi français que n’importe quel autre Réunionnais.
Tant que le phénotype aura plus de valeur que l’identité,cela ne s’arrêtera jamais.
A force d’user du clientélisme électorale, les politiques sont aujourd’hui dépassés par la crise mondiale et rejette les problèmes sur l’immigration massive qu’ils ont eux même cautionnés et afin de s’en sortir ils pointent du doigt une communauté qui agace et qui fait peur et celà ne se passe pas qu’en France, la plupart des pays Européens s’y prépare et vous verrez que si en France on arrive à appliquer les lois de la droite Sarkozienn, les autres dirigeants Européen ne se gêneront plus pour présenter leur menu anti immigration. Tout ça ne présage rien de bon et nous glissons vers une révolution sans précédent en France. Au peuple électeur de réagir et vite sinon attention danger…
Dans un pays dont le ministre de l’intérieur est condamné par la Justice pour avoir tenu des propos racistes à l’encontre des citoyens « auvergnats » qui sont des causes de troubles de l’ordre public dès lors qu’ils sont plus d’un, peut-on s’étonner que les forces censées « de l’ordre » aient des comportements zélés
« racistes » ? Ne faut-il pas complaire à ses ssupérieurs dans un système de gouvernance de plus en plus répressif car de plus en plus contesté par sa subordination aux intérêts privés face à l’intérêt général ?
Je n’aimerais pas être à la place des policiers ces jours-ci!Dans certaines cités , ils se font tirer comme des lapins , ailleurs , suite à une probable maladresse ou » excès de zèle » ils se font conspuer par la population…
C’est oublier un peu vite que dans la plupart des cas , les forces de l’ordre interviennent parce que le pouvoir a sciemment laissé pourrir des situations , pour justement entretenir un climat de peur et glisser progressivement vers un » tout-répressif » qui fait les choux gras des électeurs FN. Ajoutez à cela quelques expulsions de Roms
( ils étaient où , avant l’affaire Woerth ,ces Roms dailleurs ?)et nous voila entrés dans la campagne de 2012 , avec une alliance objective UMP
FN , qui pourrait, hélas , bien fonctionner…
Cet incident à la mosquée devrait resserrer les liens entre les Réunionnais, car il montre que rien n’est acquis, et que si nous ne sommes pas assez soudés, un rien pourra ébranler notre façon de vivre ensemble, ici, à La Réunion. Monsieur Vergès, vous avez raison de poser la question : qu’en pense notre représentant du bureau de l’UMP, Monsieur Didier Robert ? J’espère qu’il va s’exprimer d’ici peu sur le sujet, et qu’il va exalter nos valeurs de tolérance !
Anbark anou tout !
La haine vous saute à la gueule, un jour. Comme une évidence. Un vendredi, à la sortie d’une mosquée. Plein soleil, quartier commerçant de la plus grande ville d’outre mer. L’outre mer de la « France ». La France, épinglée par le Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU. Un comité qui « s’inquiète ouvertement du climat de racisme et de xénophobie qui règne actuellement en France ». La haine comme le ferment de la révolte. La haine comme l’aboutissement inéluctable d’une longue gestation parsemée de compromis et de renoncements, d’humiliations et de non-dits, de têtes baissées, de dos ronds et de ventres mous. Saint-Denis de La Réunion. Devant la plus vieille mosquée de « France ». Vendredi 13 août 2010. Un homme est violemment plaqué contre un fourgon de police.
Dans la foule incrédule et au bord de la colère, des voix appellent à l’apaisement : « larg ali don ! ». Non, non, « ALI » n’est pas le prénom de celui que vous êtes en train de ceinturer sans ménagement mais un pronom de la langue créole, langue réunionnaise qui, au demeurant, n’a rien d’un « sympathique patois ». Mais les gueules censées représenter « l’ordre » sont fermées, sourdes, menaçantes. Féroces. D’ailleurs « entendent-elles » le créole, ces gueules ? Pour l’heure, en ce vendredi 13 août 2010, elles en tiennent « un » et n’ont pas l’intention de le lâcher. Il est maintenu fermement, bras tordus dans le dos, mais continue de donner de la voix. Un proche tente une vaine médiation. On ne résiste pas aux hommes en uniforme. Circulez… Vous êtes en régime sécuritaire !
« Si i anbark ali, anbark anou tout » lance une voix dans la foule où les commentaires désapprobateurs fusent.
Le fourgon avale l’homme en colère et la foule ravale sa haine en même temps que les gaz lacrymogènes produisent leurs effets de dispersion. Circulez…
Si i anbark ali, anbark anou tout ! Cette voix au milieu de la foule… La voilà, cette voix de La Réunion. Cette voix réunionnaise. Cette voix cristallise le fameux « vivre ensemble » dont on se gargarise sans jamais vraiment le pratiquer sciemment si ce n’est par habitude, par tradition.
Si i anbark ali, anbark anou tout ! Ce cri va-t-il contribuer à réveiller les consciences depuis longtemps anesthésiées dans une société postcoloniale réunionnaise qui se berce d’un angélisme folklorique et trompeur pour touristes en mal d’exotisme : « ni èm zot tout – ni èm anou tout » ? En ce vendredi 13 août 2010, devant la mosquée de Saint-Denis, l’exotisme avait une sale gueule : il était incarné avec conviction par les cow-boys de la BAC ; on se serait cru dans une banlieue de la « France hexagonale ». Dans un de ces quartiers ou règne la haine. Une haine alimentée par un mal qui ronge la société française : la peur de l’autre, le rejet de la différence… La xénophobie.
La Réunion pensait naïvement être « loin de ça ». A 12.000 kilomètres au moins. Mais voilà, La Réunion au cœur de l’océan Indien, La Réunion fière de son maloya, fière de ses pitons, de ses cirques et de ses remparts, La Réunion des civilisations, cette Réunion-là a été piétinée, catapultée dans le marasme d’une France en proie aux affres d’un débat dévastateur : le débat sur l’identité nationale, débat qui a contribué à « libérer » les paroles et les actes – jusque là « contenus » en un statut marginal – dictés par la peur et la xénophobie.
Si i anbark ali, anbark anou tout ! Ce vendredi 13, un nouveau pas a été franchi vers la haine et l’intolérance. La Réunion a crié. Sofkoman, i fo ékout ali sinonsa i fo nout tout i lèv debout.
Ne connaissez-vous pas un lieu, quelque part, sur cette planète, du côté du moyen orient, précisément sur l’Esplanade des Mosquées, où les contrôles se déroulent à chaque entrée et sortie des fidèles ; un lieu où ces mêmes fidèles sont ex-filtrés ( hommes de plus de cinquante ans) et parqués comme des animaux ?
Je viens d’un monde où bouffer du curé est monnaie courante, mais je me battrais pour défendre ces personnes contre l’arbitraire de la répression policière, notamment quand il s’agit de s’attaquer aux éléments d’une minorité (qui par ailleurs n’emmerde personne!).
Se pose la question fondamentale de la Police qui doit assurer le maintien de l’ordre. Le fait d’arreter un individu pour outrage devant ses correligionnaires, devant son lien de culte, est ce intelligent? est ce que cela rentre dans la mission principale de maintien de l’ordre ou est ce plutot une mission de maintien du desordre ? Les consignes données à ses policiers (dont la majorité est d’origine metro) sont claires: réprimer et montrer la force publique française par un zele permament. Il est temps pour le Réunionnais de se rebeller contre cette politique qui détruit notre jeunesse et la maintient dans le fénoir ! Demain tanou !
Alexandra, ton commentaire est excellent
D’accord avec toi : une seule solution: tous dans la rue pour faire respecter nos libertés, nos droits, pour que le respect, la tolérance, continuent à être ce qui fait de La Réunion La Réunion
Bravo Alexandra et merci pour ton « Anbark anou tout ! », le sursaut réunionnais est entrain de prendre de l’ampleur, si c’est grâce aux réunionnais musulmans tant mieux pour le reveil, mais il ne faut surtout pas oublié que la Réunion toute entière a été traitée par un professeur parce qu’il était blanc : « ici, c’est tous des nègres et des p… »; un proviseur à propos de notre langue, celle « d’Anbark anou tout » qu’il n’enseignerait pas cette merde dans « mon » établissement. aujourd’hui on s’en prend à un réunionnais de confession musulmane. demain alors va-t-on s’attaquer à un malabar qui va ou vient d’officier à la marche dans le feu ou alors va-t-on s’en prendre à un réunionnais chinois parce qu’il a les yeux bridés. il ne faudra surtout pas s’étonner qu’on ne veuille plus ni entendre ou ni écouter ces « zoreils » parler ou commander et par contre là on va me traiter de raciste, heureusement que notre créolité, notre réunionnité, nout manière d’être français ou européen est déjà mais sera encore plus fort d’être reconnue comme notre réussite de vivre ensemble.
sinon, oté! nana l’avion pou ou, nana bateau pou out z’affaire
Voir dans l’incident stupide ( de part et d’autre )de la Mosquée ce Samedi un symptome de la montée du racisme à La Réunion est simplement ridicule….En faire de la récup pour « étayer » les reproches fondamentaux ( que je partage !
voir mes autres posts sur ce site ) sur la politique malsaine et bourrée de calculs nauséabonds de ce pouvoir ne renforce pas selon moi la crédibilité de ces critiques…
Que Habdul Hack Juan soit le Fils de Nassimah Dindar … là n’est pas le problème !!!
Lu sé in rénioné kom nou minm é nou doi mont nout solidarité … mintnan ke lu na tor ou ke lu na rézon … lès band moun témoigner, lès band kaméra vidéo la kozé … apré na voir.
Moin sat y inkièt amoin (é y révolt amoin) … moin na linprésion pu èt dan mon péi … moin na linprésion moin lé finn ariv an Frans … koman bandna y trèt band Zarab, koman y trèt band Rom … nou voi sa dann télé toultan !!!
Mi espèr po band boug « en tenue » zot y viyn pa isi Larénion … pour reproduire les mêmes schémas, les mêmes mécanismes … sur ordres de la hierarchie.
Nous sommes ici à La Réunion, une socièté complètement différente de la socièté française, par son fonctionnement, son vivre ensemble au quotidien … son histoire … alors soyons clair, ne venez pas ici à La Réunion, créer des problèmes là où il n’y en a pas !!!
Faîtes attention où vous mettez les pieds …
Dans son discours, Nicolas Sarkozy indiquait (histoire de montrer une pure foi de sa part!) que les représentants de l’ordre devaient montrer l’exemple. Ils ont donc bien compris: ils appliquent la politique de notre cher président.
Que ce soit uniquement à partir de certains propos ou pas, les forces de l’ordre n’ont pas à agir de manière aussi radicale selon moi. Lieu de culte ou non, ramadan ou non. Il semblerait que cela se soit passé entre une personne et un groupe de policiers. Tout ce ramdam était-il nécessaire? N’est-ce pas une simple provocation de la part du gouvernement (je préfère prendre large, car ces policiers ont bien des directives, non?) afin que les gens réagissent « mal » et finalement donnent « raison » à Mr Sarkozy qui n’hésitera pas à raffermir encore une politique déjà inadmissible?