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2012
Énergie – Qui a organisé la hausse du gaz ? Nicolas Sarkozy et son gouvernement Fillon !
Catégorie : Énergie, POLITIQUE FRANÇAISE, Présidentielles 2012
En 2011, c’est bien un troisième choc pétrolier que le monde a connu.
En moyenne le prix du Brent a atteint 111 dollars le baril.
C’est donc 30 dollars de plus qu’en 2010 !
Un coût supérieur au maximum constaté en 1979.
Conséquence inévitable : flambée des prix de l’essence à la pompe, dans un premier temps, et augmentation de tous les prix, dans un second.
Lors des chocs de 1973 et 1979, les gouvernements avaient lancé des politiques énergétiques : diversification des approvisionnements, réduction des gaspillages, mesures d’efficacité énergétique et développement de la production nationale d’énergie (nucléaire et hydrocarbures).
Cela a permis une amélioration de la situation.
Mais aujourd’hui, qu’en reste-t-il ?
Or la question du coût des matières premières est une préoccupation majeure de tous les citoyens :
Selon un sondage Viavoice-BPCE pour Les Echos et France Info (paru le 23 février 2012), 83% des Français interrogés n’entendent pas de propositions convaincantes de la part des candidats sur le pouvoir d’achat.
Vrai en France mais tellement plus dramatique à La Réunion !
Et dans les deux cas, en France, comme à La Réunion, le gouvernement patauge dans les mesurettes !
D’autres pays s’en sont sortis et ont pris vraiment des initiatives intéressantes.
L’exemple belge
« En Belgique, entre avril et décembre, la facture énergétique ne pourra pas augmenter », ont affirmé le 12 février dernier le ministre de l’Economie, et le Secrétaire d’Etat en charge de l’Energie, le temps pour le gouvernement d’élaborer des mesures concrètes afin de tirer les prix vers le bas.
Avec les orientations suivantes :
– « s’attaquer sans aucun tabou », à tous les étages de la facture énergétique,
– « tout le monde sera amené à réaliser des efforts acceptables »,
– « supprimer les marges excessives » payées par le consommateur.
Les fournisseurs se sont pas oubliés.
Ainsi, le gouvernement belge entend réviser les formules utilisées afin d’indexer les tarifs de l’électricité et du gaz :
« Ces formules doivent reposer sur des paramètres les plus objectifs possibles.
Il faut sortir de l’indexation basée sur le pétrole ou, à tout le moins, la réduire au maximum. »
Sans oublier le travail sur une « meilleure transparence des tarifs ».
Des pistes que nous, à La Réunion, on a depuis longtemps souhaité emprunter.
Mais qui nous restent encore fermées.
Car en France, le gouvernement bricole, comme à La Réunion, avec la complicité d’élus réunionnais.
À cet égard, la question du coût du gaz en France est révélatrice : Les prix du gaz ont augmenté de 60% depuis … 2005 !
Un gel qui n’en est pas un !
1°- Juin 2010 : Le gouvernement Fillon annonce que les tarifs du gaz naturel pour les particuliers vont connaître une augmentation comprise entre 2% et 4,7% au 1er juillet.
2°- Avril 2011 : le gouvernement annonce le gel des tarifs du gaz pour les particuliers dès juillet et pendant au moins un an.
3°- Septembre 2011 : le ministre de l’énergie confirme le gel des prix du gaz au 1er octobre pour les particuliers.
4°- Novembre 2011 : le Conseil d’État suspend l’application au 1er octobre du gel des tarifs du gaz !
Et ce suite à une saisine en référé de l’Association nationale des opérateurs détaillants en énergie, dont font notamment partie, Direct Energie, Poweo, Altergaz, Gaz de Paris (concurrents à Gaz de France).
5°- Janvier 2012 : les tarifs réglementés de GDF Suez ont été relevés de 4,4% au 1er janvier, pour les ménages (!), conformément à l’arrêté publié au Journal officiel du vendredi 23 décembre 2011.
Dans le même temps, le tarif social du gaz sera revalorisé de 10% !
6°- Début février : Le dispositif permettant de faire bénéficier automatiquement des tarifs sociaux du gaz et de l’électricité tous les ménages qui y sont éligibles, est bien applicable depuis le 1er janvier 2012, même en l’absence de décret.
7°- Fin février 2012 : GDF Suez annonce que le gel des tarifs lui a coûté 290 millions d’euros pour 2011.
Il explique aussi avoir lancé en octobre 2011, une procédure contre le gouvernement au Conseil d’État.
L’affaire devrait être jugée dans les prochains mois.
Le groupe plaidait pour une augmentation de ses tarifs afin de couvrir l’évolution de ses coûts d’approvisionnement.
Et ce groupe a annoncé publiquement qu’il avait renégocié tous ses contrats d’approvisionnement … à la baisse !
Le fournisseur russe Gazprom a consenti récemment à ses clients (dont GDF Suez) un rabais de 10%.
Et pour 2012, GDF Suez prévient donc que son objectif de résultat net sera compris entre 3,5 et 4 milliards d’euros (contre 3,4 milliards d’euros en 2011).
Le chiffre d’affaires du groupe est en progression de 7,3%.
D’autres précisions importantes
1°- Nicolas Sarkozy, ministre de l’Economie, à propos de Gaz de France promettait ceci :
« Y compris en cas d’augmentation de capital, l’Etat ne pourra pas descendre en dessous de 70% »…
C’était… en 2004, à la tribune de l’Assemblée nationale !
2°- En 2006, le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy s’oppose au projet de fusion entre GDF et Suez, et prend la défense des consommateurs, soulignant qu’une augmentation des tarifs du gaz à cause de la fusion était possible.
Argument tombé rapidement en désuétude : Sarkozy était contre parce que son rival De Villepin… était pour !
Villepin out, Sarkozy est tout d’un coup devenu favorable à la fusion.
3°- Contrairement aux engagements pris par Sarkozy, la part de l’Etat n’atteint désormais plus que 35%.
Ce même Sarkozy qui expliquait : « Il n’y aura pas de privatisation d’EDF Gaz de France, c’est clair, c’est simple et c’est net ».
Pourtant, c’est une privatisation qu’il a permis !
La fusion / privatisation a eu lieu ainsi en 2007.
Et comme par hasard, en 5 ans, les prix ont augmenté de 60% !
4°- Qui bénéficiera de la prime salariale voulue par Sarkozy dans les sociétés qui augmentent leurs dividendes cette année ?
Pas les salariés de GDF Suez, du fait de la demande de Sarkozy d’un « élargissement à deux ans de la période pour évaluer l’évolution des dividendes ».
Taillé pile poil pour GDF Suez (notamment) : les 107.000 salariés vont certainement apprécier !
5°- Olivier Biancarelli, chef du pôle politique de l’Elysée, annonce, en 2011, que, après la présidentielle, même en cas de réélection de Nicolas Sarkozy, il rejoindra le groupe GDF Suez, en tant que secrétaire général adjoint.
Fermez le ban !
des augmentations de prix de 60% en 5 ans , juste sous le mandat Sarkozy, précision intéressante, et c’est tout de même ahurissant de voir que toute cette magouille (Villepin, Biancarelli), ce n’est que pour les petites affaires de Sarkozy et ce sont les citoyens qui paient