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2011
Je vous l’avais affirmé : Sarkozy veut la peau du système social français
Catégorie : POLITIQUE FRANÇAISE, Présidentielles 2012, Social
Comme je vous l’annonçais sur mon blog, les propos de Nicolas Sarkozy sont inacceptables.
Les communiqués officiels osent avancer que Sarkozy n’est pas un destructeur, mais, bien au contraire, un « protecteur du modèle social français ».
Quel drôle de mot, avec une connotation plus que contestable, d’ailleurs. Sarkozy Social = oxymore !
Et ce n’est pas l’annonce du lancement d’un débat pour changer son « mode de financement » qui peut apaiser les craintes.
Sarkozy est définitivement entré en campagne
Sarkozy est entré en campagne pour 2012.
On voit déjà apparaître certains sondages, montrant qu’il grimpe, tout doucement (mais que Fillon, lui, descend).
La fiabilité de ces sondages très relative.
Toujours est-il qu’il s’est lancé dans « la lutte contre les fraudes sociales », qui sont « du vol ».
Je ne reviendrais pas sur le sujet, puisque c’était l’objet de la motion que nous avons présentée (voir les articles d’hier sur mon blog).
Sauf à reprendre ces phrases issues d’une dépêche de l’AFP :
« Sous l’impulsion de la Droite sociale, l’aile sécuritaire de l’UMP, le gouvernement est passé depuis la rentrée à la vitesse supérieure dans la lutte contre cette fraude, dont le coût a été estimé dans un rapport publié cette année à environ 20 milliards d’euros ».
La méthode du « ballon sonde »
Dans une stratégie bien huilée, Sarkozy avance ses pions.
Il y a un presque un an, il avait déjà lancé – indirectement, par ministres interposés – des ballons sonde.
Histoire de voir comment ça allait réagir.
Puis il en remet une couche quelques mois plus tard.
Pour savoir si le vent vient toujours du même sens. Après, quand le terrain semble déblayé, Sarkozy marque sa présence.
Du bout des pieds, du bout des doigts.
En se drapant dans son manteau – trop large pour lui – de Président de la République.
Comme s’il était au-dessus de la mêlée, au-dessus de tout.
Dynamiter les acquis sociaux
C’est exactement ce qui vient de se répéter avec la question de la protection sociale.
Sarkozy a lâché son venin, mais il s’est bien gardé de toute proposition concrète et constructive. Aucune annonce.
Dernière perle umpiste : la journée de carence.
Car c’est bien au financement de la Sécurité sociale qu’il veut s’attaquer. Qu’il faille changer, tout le monde en est conscient.
Sa proposition : supprimer le mode de fonctionnement actuel, fondé essentiellement sur des cotisations assises sur les salaires.
Motif invoqué : l’économie française est pénalisée par le coût du travail !
Eh oui, un salarié, ça fait grève, ça coûte cher, et en plus ça tombe malade !
Et oui, les salariés, ça fait grève, ça coûte cher, et en plus ça tombe malade !
Les dés sont pipés dès le départ : quelle va être la marge de manœuvre de ce Haut Conseil du financement de la protection sociale ?
Sarkozy veut limiter les dépenses au profit des plus fragiles.
Sa tirade contre les cinq professeurs de médecine et experts de santé, signataires du manifeste « pour une santé égalitaire et solidaire » est inacceptable ».
Nicolas Sarkozy veut aussi augmenter les ressources, d’où la taxation des primes d’assurances complémentaires.
Mais tout cela, était tellement prévisible.
Je ne peux que vous renvoyer à ce que j’écrivais, le 13 décembre 2010 sous le titre « le gouvernement veut-il privatiser la sécu ? ». Relisez, c’est plus que jamais d’actualité !
au lieu de s’en prendre aux assurés sociaux, peut etre devrait-on regarder du côté de l’industrie pharmaceutique, le coût des médicaments correspond-il à une réalité économique? combien les labo se font-ils sur le dos des malades? quand ils ne les tuent pas carrément (médiator)?