12
2011
Le projet socialiste 2012 – Un nouveau modèle de développement ? (12 / 30) – De la politique du logement
Catégorie : Présidentielles 2012
Avant-propos – Les responsables politiques réunionnais, je dis bien responsables, doivent envisager de marquer d’une empreinte Réunionnaise le projet présidentiel de 2012, projet alternatif à la politique du Gouvernement Sarkozy et de ses « obligés péi ».
Mais cela ne peut se concevoir que si nous justifions notre volonté d’un traitement différencié, du fait de nos singularités, par la prise en compte d’orientations stratégiques nationales, dont les effets doivent asseoir notre appartenance à l’ensemble républicain.
Vous avez tous entendu parler du projet du Parti Socialiste pour 2012. Je vous propose une série d’articles concernant ce projet.
Deuxième mesure du chapitre « pouvoir d’achat, salaires, pensions : rendre la vie moins chère » :
« Pour stopper l’envolée des loyers, nous plafonnerons leur montant lors de la première location ou à la relocation, notamment dans les zones de spéculation immobilière et nous financerons la construction de 150.000 logements sociaux par an ».
Ségolène Royal proposait ceci en 2007 :
« Conditionner les avantages fiscaux et les aides publiques à une modération des loyers, de remettre à la location les logements vacants spéculatifs.
Les communes pourront également les acquérir par une procédure exceptionnelle ».
Elle voulait également
« Encourager l’accès à la propriété par l’extension des prêts à taux zéro. Dans le logement social, les locataires qui ont payé pendant 15 ans leur loyer pourront accéder à la propriété ».
Elle souhaitait aussi
« Sanctionner financièrement les communes qui ne respectent pas le ratio moyen de un pour mille habitants pour les hébergements d’urgence ».
La crise ayant fortement frappé entre 2007 et 2012, le nombre de logements sociaux à construire est plus important.
En 2007, la candidate socialiste proposait :
« Construire 120.000 logements sociaux par an grâce à une incitation au livret A. L’Etat pourra se substituer aux maires qui n’appliquent pas la loi SRU ».
En 2012, le PS veut donc renforcer la loi SRU, en souhaitant que la proportion de logements sociaux soit de 25 % dans chaque ville (contre 20 % aujourd’hui).
Les communes qui ne respecteraient pas ce taux seraient « lourdement pénalisées ». Idée qui ne coûte rien, car il y a déjà un dispositif de sanction. Lequel, certes, n’est jamais appliqué.
Sur un sujet aussi important, la proposition socialiste est un peu restreinte.
Il faut rappeler que, après 2 ans d’accalmie, les loyers sont repartis à la hausse en 2010, avec une augmentation de 2,5%, selon les chiffres publiés le 1er mars par la banque de données Clameur.
D’où la volonté socialiste de faire baisser les prix du logement et des loyers dans le privé, dans l’objectif louable que, «à terme, personne ne devra être contraint de dépenser plus de 25% de son budget pour se loger ».
L’encadrement des loyers est demandé par de nombreuses associations. Pour une large majorité, cet encadrement ne doit pas être permanent, mais doit être une réponse à une situation de crise.
Elles évoquent également la parenté existant entre cette proposition et la loi Mermaz (1989), amendée dès 1998 et devenue quelque peu désuète.
Notons également au passage, l’extrême discrétion du projet socialiste 2012 sur l’hébergement d’urgence.
Enfin, une phrase fait peur :
« Pour le logement, la fin des mesures de défiscalisation de l’investissement locatif permettra de construire des logements sociaux ».
Si le PS appliquait cela à l’outre-mer, c’est la catastrophe assurée.
Même si le PS semble ne viser que la loi Scellier, « cadeau fiscal coûteux fait aux investisseurs, sans réelle contrepartie ni vraie régulation du secteur », il y a de quoi être inquiet pour l’outre-mer.
le logement fait donc partie du programme socialiste pour les présidentielles. il semble que le sujet soit aussi mis en avant pour l’outre-mer. mais il va falloir attendre les vraies propositions, chiffrées, inscrites dans un calendrier, pour voir si les moyens sont à la hauteur du problème