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2011
Le projet socialiste et les outremers ( 16/30 ) – Reconnaître et assumer au plan national toute notre histoire
Catégorie : OUTRE MERS, Présidentielles 2012
Dans le prolongement des articles consacrés au projet global, voici la présentation des propositions socialistes pour l’outre-mer.
Il appartient aux responsables politiques réunionnais d’envisager de marquer d’une empreinte réunionnaise ce projet présidentiel de 2012. Dès lors, il est ouvert à toute discussion.
La 16e proposition des socialistes est celle-ci :
« Appliquer pleinement et conforter les dispositions de la loi du 21 mai 2001 « tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité » ».
Cette consécration législative, par la Loi n°2001-434 du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. on la doit à Christiane Taubira, députée de Guyane.
Article 1
La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité.
Article 2
Les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place conséquente qu’ils méritent.
La coopération qui permettra de mettre en articulation les archives écrites disponibles en Europe avec les sources orales et les connaissances archéologiques accumulées en Afrique, dans les Amériques, aux Caraïbes et dans tous les autres territoires ayant connu l’esclavage sera encouragée et favorisée.
Article 3
Une requête en reconnaissance de la traite négrière transatlantique ainsi que de la traite dans l’océan Indien et de l’esclavage comme crime contre l’humanité sera introduite auprès du Conseil de l’Europe, des organisations internationales et de l’Organisation des Nations unies.
Cette requête visera également la recherche d’une date commune au plan international pour commémorer l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage, sans préjudice des dates commémoratives propres à chacun des départements d’outre-mer.
Article 4 modifiait la loi n°83-550 du 30 juin 1983 relative à la commémoration de l’abolition de l’esclavage :
La commémoration de l’abolition de l’esclavage par la République française et celle de la fin de tous les contrats d’engagement souscrits à la suite de cette abolition font l’objet d’une journée fériée dans les départements de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de la Réunion, ainsi que dans la collectivité territoriale de Mayotte.
Un décret fixe la date de la commémoration pour chacune des collectivités territoriales visées ci-dessus ;
En France métropolitaine, la date de la commémoration annuelle de l’abolition de l’esclavage est fixée par le Gouvernement après la consultation la plus large ;
Il est instauré un comité de personnalités qualifiées, parmi lesquelles des représentants d’associations défendant la mémoire des esclaves, chargé de proposer, sur l’ensemble du territoire national, des lieux et des actions qui garantissent la pérennité de la mémoire de ce crime à travers les générations.
La composition, les compétence et les missions de ce comité sont définies par un décret en Conseil d’Etat pris dans un délai de six mois après la publication de la loi n° 2001-434 du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité.
Article 5 modifiant la Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse :
« Toute association régulièrement déclarée depuis au moins cinq ans à la date des faits, se proposant, par ses statuts, de défendre la mémoire des esclaves et l’honneur de leurs descendants, de combattre le racisme ou d’assister les victimes de discrimination fondée sur leur origine nationale, ethnique, raciale ou religieuse, peut exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne les infractions prévues par les articles 24 (dernier alinéa), 32 (alinéa 2) et 33 (alinéa 3), de la présente loi.
Toutefois, quand l’infraction aura été commise envers des personnes considérées individuellement, l’association ne sera recevable dans son action que si elle justifie avoir reçu l’accord de ces personnes ».
Peut-on ne pas être d’accord avec cela ?
Certains, pourtant, s’y opposent. C. Vanneste, député UMP du Nord, prétendait, lors d’une interview au “Nouvel Obs” du 3 mars 2011 que
« La loi Taubira est une honte pour notre pays, une honte pour la liberté d’expression dans notre pays. II faut la supprimer tout de suite. C’est une loi anti-française ».
Et l’on peut se demander si certains, à La Réunion, ne partagent pas ces idées aux relents xénophobes, voire racistes du député UMP.
il va falloir faire changer les mentaltés, car cette partie de l’histoire est refusée par certains réunionnais et comme vous le dites, en France aussi
La Loi Taubira honore la République et ce ne sont pas quelques agités qui parviendront à obtenir son abrogation.
Mais il est certain que ce texte, d’une portée historique, indispose certains,notamment ceux pour lesquels l’Outre-Mer est une charge encombrante et inutile, ceux pour lesquels on peut écrire l’équation « Populations des DOMs = Population de Roms ».
Ce sont leurs déclarations qui constituent une « honte pour la France ». Ce sont eux les « anti-français ». Fort heureusement, leurs voix ne portent pas bien loin et leurs excès inutilement provocateurs ne déconsidèrent qu’eux-mêmes.