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2011
Le projet socialiste et les outremers ( 17/30 ) – Un centre national des arts et des cultures
Catégorie : OUTRE MERS, Présidentielles 2012
Dans le prolongement des articles consacrés au projet global, voici la présentation des propositions socialistes pour l’outre-mer.
Il appartient aux responsables politiques réunionnais d’envisager de marquer d’une empreinte réunionnaise ce projet présidentiel de 2012. Dès lors, il est ouvert à toute discussion.
La 17e proposition des socialistes est celle-ci :
« Créer un centre national des arts et des cultures des Outremers ».
La formulation est très sèche, il y a peu d’explications.
Martine Aubry, lors de la présentation du projet socialiste, déclarait :
« Un pays se grandit toujours à assumer l’intégralité de son récit national. Cela exige qu’il enseigne à ses enfants toutes ses pages, sans en omettre aucune.
Un pays comme la France a besoin, pour que son histoire soit partagée, que chacun ait aussi ses lieux de mémoires.
La République coloniale, ce fut aussi la négation de la culture et de l’identité de l’autre. Par mépris et irrespect. Mais aussi, par méconnaissance profonde de ce qu’est la République.
La République que nous aimons n’est pas la négation des identités culturelles qui font la richesse de notre patrimoine commun. C’est tout l’inverse.
Elle réunit des citoyens soumis à des règles communes, mais libres de leurs identités comme de leurs croyances philosophiques et religieuses.
Édouard Glissant, qui nous a quittés, aimait à dire qu’ « aucune culture, aucune civilisation n’atteint à plénitude sans relation aux autres. (…) ».
Elle concluait :
« Mettre fin à la République coloniale, c’est donc aussi gagner pacifiquement la bataille des idées et des cultures ».
Dès lors, comment gagner cette bataille ? Comment la création d’un centre national des arts et des cultures des outremers peut-elle s’inscrire dans cette lutte ?
Quels seront les éléments constituants de ce centre ? Qui va les choisir ?
Qui va le gérer ? Un centre ressemblant à un musée, dans sa version traditionnelle ? Ou un « musée vivant » ?
En tout état de cause, quelle que soit la forme de ce centre national, il devra être conçu et pensé par TOUS les acteurs dans CHAQUE outre-mer.
Non seulement les politiques, mais le monde des arts en général, toutes disciplines confondues, celui du sport, celui de l’histoire, celui des sciences, celui de la géographie…
Peut-être la solution pour parvenir à un projet commun et partagé, c’est d’abord de s’entendre sur un constat, à partir duquel on peut bâtir.
Pour que ce constat soit partagé, encore convient-il qu’il soit réalisé dans les conditions de la plus grande ouverture, en donnant la parole à tous. Y compris aux populations ultramarines.
Une sorte d’états généraux, organisés par et pour les ultramarins.
Et ce n’est qu’à partir de là que pourront émerger des réponses et se dessiner un projet… qui devrait dans son contenu revendiquer des approches contradictoires… sans tomber dans le « révisionnisme », cela va de soi.
Quoi qu’il en soit, c’est un projet de longue haleine. Mais nous ne sommes pas pressés. L’outre-mer a attendu tant de siècle pour être reconnu que nous n’en sommes pas à quelques années près.
Rélfexion sur ce que devra présenter le musée, comment il le mettra en valeur
et se servir de l’expérience de l’année des outre-mers pour éviter de faire les mêmes erreurs ; un peu d’histoire, beaucoup de folklore mais en fin de compte, – meme si ce n’est pas terminé – pour quel résultat?
La conception des musées a fortement évolué.
A titre d’exemple, en 1997, à Hanoi (Vietnam),J.Chirac a inauguré le « Musée anthropologique des Peuples d’indochine ». Le lancement de ce projet remontait à son prédecesseur F.Miterrand et avait été confié à des scientifiques vietnamiens et français (notamment le sociologue G.Condominas). Il s’agit d’une réalisation exemplaire de la coopération entre la France et le Vietnam et d’un témoignage concret de la réconciliation historique entre les deux peuples.
Il existe aussi d’autres exemples susceptibles d’inspirer ce projet de musée de l’Outre-Mer.
En tout état de cause,une telle réalisation est nécessaire.L’action culturelle ne doit plus se limiter à la seule promotion du « doudouisme ».
@Hervé
tout à fait d’accord avec vous: j’ai eu la chance de visiter ce musée (j’aurai aimé y passer plus de temps…) mais il y a – outre l’aspect coopération – une mise en valeur des cultures vietnamiennes, sans fard, sans excès