Le projet socialiste et les outremers ( 27/30 ) – Un programme « ambition éducative »

 

   Dans le prolongement des articles consacrés au projet global, voici la présentation des propositions socialistes pour l’outre-mer.

Il appartient aux responsables politiques réunionnais d’envisager de marquer d’une empreinte réunionnaise ce projet présidentiel de 2012. Dès lors, il est ouvert à toute discussion.

 

La 27ème proposition des socialistes est celle-ci :

 

« Introduire un enseignement consacré aux Outremers dans les écoles de formation de la fonction publique d’État (ENA, IRA, etc.) ».


Evènement anecdotique. Lors de la convention sur l’égalité réelle, (décembre 2010), les socialistes avaient noté :

 

« La concurrence stérile entre filières de formation, au détriment des universités, doit prendre fin par le rapprochement progressif des grandes écoles et des classes préparatoires avec l’université. Dans ce cadre, nous devons accélérer la création de grands pôles universitaires ».


Dans le même temps, les Jeunes socialistes avaient formulé huit propositions à intégrer dans le programme de leur Parti, parmi lesquelles, celle-ci :

  

« fusion des universités et des grandes écoles » afin de mettre fin à « des systèmes à deux vitesses entre une minorité de privilégiés et les autres. (…) . En fusionnant les grandes écoles et les universités », les jeunes socialistes voulaient « offrir l’excellence des conditions de travail à chaque jeune de France ».


La proposition n’a pas été reprise en ces termes.

Mais il est aussi fort probable que le programme du PS, tel que présenté officiellement par les instances nationales, ne soit pas obligatoirement le programme du candidat issu des primaires.

Surtout si ce candidat est François Hollande.

 

Que contiendrait cet « enseignement » ? Contiendrait-il l’étude de l’octroi de mer ?

L’appréciation du concept d’ultra périphéricité ? L’histoire des sur rémunérations ?

Ou tout simplement l’histoire de l’outre-mer ?

 

Toujours est-il que le fait d’introduire un enseignement « consacré à l’outre-mer » est bel et bien la reconnaissance des spécificités de celui-ci.

Les futurs énarques, ministre potentiels, ambassadeurs éventuels, hauts fonctionnaires de Bercy (ou de Medetom), responsables de grandes structures, toutes ces femmes et tous ces hommes pourront ainsi connaître – un peu l’outre-mer – à l’issue de leur formation. Une connaissance théorique. C’est déjà cela.


Mais une fois ces connaissances acquises, cela va-t-il changer quoi que ce soit ?

Le fait d’avoir approché les contraintes liées à l’insularité, à l’éloignement, à l’étroitesse du marché intérieur… bref, une approche de toutes ces spécificités ultramarines, va-t-il leur permettre de trouver des solutions ?

 

Répondre « oui » serait, à mon sens, une grave erreur.

Car depuis des années, l’outre-mer connaît ces problèmes.

  

Depuis des années, ministres – énarques ou pas -, et surtout élus locaux, acteurs économiques, responsables syndicaux… tout le monde a réfléchi à la situation, aux conséquences, aux diverses possibilités de jouer des contradictions. Et de faire émerger un développement.

Un préfet ayant une connaissance approfondie de l’outre-mer (il y en a eu) n’est pas pour autant un gage de réussite pour la résolution des problèmes ultramarins.

  

Pas plus que la nomination d’une ministre ultramarine à la rue Oudinot (même si elle n’est pas énarque).

 

Cette proposition, c’est un geste symbolique – même si la symbolique est de courte portée – mais ne peut en rien ouvrir un quelconque espoir quant au règlement des difficultés que connaît l’outre-mer.

  

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2 Commentaires sur

Le projet socialiste et les outremers ( 27/30 ) – Un programme « ambition éducative »

  • EricNo Gravatar |

    la reconnaissance des spécificités, assortie de l’apprentissage des dispositifs qui y sont liés n’est pas pour autant un gage d’une compréhension plus importante des énarques
    les problèmes existent. et côté solution… je ne suis pas sûr que d’autres axes pourraient émerger, différents de ceux que l’on connait aujourd’hui
    ce n’est peut être pas une question de connaissance, juste , probablement, une question de courage politique et de capacité d’innovation

  • manuellaNo Gravatar |

    d’accord avec Eric,
    mais je me pose une question: les stagiaires de l’ENA, par exemple, étudient bien la loi, donc ils devraient savoir qu’il y a des spécificités et des dérogations pour l’outre-mer
    et puis, l’outre-mer n’est pas le seul à avoir des spécificités, l’Alsace aussi (exemple: on paie moins cher certaines assurances complémentaires quand on vit en Alsace…)

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