Le projet socialiste et les outremers (21/30) – Pour des projets de grands équipements culturels

 

   Dans le prolongement des articles consacrés au projet global, voici la présentation des propositions socialistes pour l’outre-mer.

Il appartient aux responsables politiques réunionnais d’envisager de marquer d’une empreinte réunionnaise ce projet présidentiel de 2012. Dès lors, il est ouvert à toute discussion.

 

La 20e proposition des socialistes est celle-ci :

 

« Accompagner les projets de grands équipements culturels dans les Outremers à l’instar du centre Tjibaou en Nouvelle-Calédonie ».


Lors de sa rencontre avec les élus socialistes ultramarins – et autres représentants des forces de gauche, comme le PCR – Martine Aubry avait également déclaré :

 

« Cette valorisation des cultures des outremers, à laquelle, tous ici, vous êtes attachés, passe aussi par des projets ambitieux, de rayonnement national et international.

Des projets existent, par exemple en Guadeloupe, je pense, cher Victorin Lurel, au « Mémorial ACTe » (futur Centre caribéen d’expression et de mémoire de l’esclavage).

Je crois important que l’Etat les accompagne et partage l’ambition des collectivités, comme nous avions su le faire pour le Centre culturel Jean-Marie Tjibaou, en Nouvelle-Calédonie ».


La première pierre du Mémorial ACTe, Centre caribéen d’expression et de mémoire de la traite et de l’esclavage, a été posée le 27 mai 2008 par Victorin Lurel, Député et Président de la Région Guadeloupe.

Ce centre est qualifié de « centre d’interprétation international », et a pour ambition de «  matérialiser la mémoire collective de l’esclavage par un espace de recueillement, de transmission, de recherche, pour que chacun s’approprie, afin de bâtir l’avenir, les legs fondateurs de la diversité caribéenne. »


La proposition socialiste de doter les outremers d’équipements structurants est aussi une idée de Colardelle. En effet, ce dernier déclarait :

 

« J’affirme, après analyse, l’immense intérêt de ces projets, au principe desquels j’apporte un soutien sans réserve, même si quelques-uns peuvent être améliorés marginalement.

Ils constitueront une base essentielle pour le développement culturel des régions ultramarines, dont leurs homologues métropolitaines, sous des formes différentes bien sûr, disposent depuis longtemps, les ayant construits sur des fondements financiers plus favorables pour eux :

en métropole en effet, la plupart des grands équipements culturels structurants en région ont bénéficié au moment de leur construction de participations financières considérables de la part de l’État, ce que l’on n’avait, jusqu’ici, refusé à l’Outre-mer qui n’a pu profiter des périodes d’argent « facile ».

 

Les dépenses à faire sont certes non négligeables – du  moins à l’aune des budgets ordinairement consacrés à la culture – mais ce sont des investissements dont la rentabilité culturelle ne pourra se mesurer que dans la durée:

 

– la revalorisation des cultures autochtones et créoles, facteur pour les Ultramarins d’insertion dynamique dans le monde contemporain ;

– l’éveil d’une curiosité à l’histoire, à la réflexion sur le monde, facteur d’éducation et donc de réussite ;

– une meilleure attractivité touristique et, pour les touristes, une approche différente, plus respectueuse de l’altérité, des sociétés qui les accueillent.


Compte tenu de l’importance de ces enjeux et plus particulièrement de la question de la mémoire, donc de « l’identité » dans l’ensemble des problèmes rencontrés par les Ultramarins, l’État doit s’investir, aux côtés des Collectivités territoriales initiatrices, dans quelques grands projets culturels bien choisis.

 

Ces projets peuvent présenter des caractéristiques variables, selon les régions et leurs besoins particuliers, mais ils relèvent, à mon sens, de deux missions principales, complémentaires.


Les premiers ont pour base la collecte, la préservation et la connaissance des patrimoines matériels et immatériels des différents groupes culturels composant la société dans ses différentes strates et composantes, mais ouverts sur la création et la modernité et fonctionnant en réseau avec d’autres institutions culturelles du territoire.

Les autres sont liés à l’enseignement des disciplines artistiques et culturelles, qui, on l’a vu, fait cruellement défaut ».


Et d’évoquer non seulement de Memorial Acte, mais aussi la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise, le musée des Cultures guyanaises ; le pôle régional des arts du spectacle (Guadeloupe)…


Là encore, le projet socialiste s’appuie sur un travail de réflexion et d’analyse largement partagé…

                                                                                                                                                                      

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