Et maintenant les législatives – Un logement pour tous (4ème partie) : un habitat réunionnais

 

   Le maintien de la LBU et de la défiscalisation (celle-ci devant être simplifiée), la mobilisation des terrains disponibles, l’application des dispositions et loi existantes… à tout cela, je pense qu’il convient d’ajouter d’autres facteurs qui pourraient favoriser la construction de logements.

Ce sont tout d’abord les opérations d’auto-construction qui devront être favorisées.

 

Il n’est pas question de laisser construire n’importe quoi n’importe comment.

Il s’agit simplement de créer les conditions pour que les familles possédant un bout de terrain puissent construire à moindre frais.

 

Encore faut-il penser à l’encadrement des travaux.

Bien sûr, cet accompagnement sera réalisé par des professionnels, notamment pour des raisons de sécurité. En outre, il y a là matière à transfert de savoir et de savoir faire ; en apportant de nouvelles compétences, c’est aussi un moyen de penser l’insertion.

 

Pour les opérations d’auto-construction, les futurs propriétaires vont se trouver confronter à la question de l’achat de matériau.

Une solution serait la création d’une coopérative de construction de logements : en adhérant à la coopérative, les constructeurs pourraient avoir des prix plus intéressants. Le principe de coopérative étant aussi à mettre en valeur.

 

Une question de conception

 

Se pose la question de la conception de l’habitat.

Il y a, au Port, une école d’architecte.

 

S’il est bien évident que les règles de bases doivent s’appliquer, rien n’interdit de penser que l’on peut concevoir un habitat moderne, adapté aux réalités climatiques de l’outre-mer.

 

Les maisons de gros propriétaires, construites au moment de l’esclavage et de l’engagisme, ont ceci de particulier : elles ont été réfléchies par rapport au climat ; aucune n’est climatisée.

Et ce n’est pas pour autant qu’il y fait très chaud.

 

Il y avait donc un savoir faire que l’on a perdu au fil des années.

Perdu sous le poids terrible de l’assimilation.

 

« Faire comme en France ».

Mais voilà, on n’est pas en France, on est à La Réunion, les étés sont chauds.

 

Depuis quelques années, on voit apparaître de nouvelles constructions.

Au Port, toujours, et par exemple, une récente opération menée conjointement par la ville et un bailleur social a permis la réalisation d’un immeuble sans climatisation… et dont tous les appartements sont frais, clairs et aérés.

 

Il faudrait généraliser le principe.

Il y a des choses toutes simples à réaliser qui n’engendrent pas de surcoût et qui permettent à l’air de circuler librement dans toute la maison.

 

Un logement durable

 

Cette nouvelle conception, adaptée aux réalités climatiques de La Réunion, pourrait également aborder la question du « logement durable », c’est à dire un logement qui peut ou pourrait presque se satisfaire de l’énergie qu’il produit.

 

C’est bien évidemment la question des chauffe-eaux solaires.

Des dispositifs existent, mis en place par les communes, le Département ou la Région.

 

La mutualisation des moyens (notamment financiers) permettrait d’étendre les équipements et les généraliser dans toute nouvelle construction ou dans tout logement ancien.

On pourrait aussi envisager l’implantation de panneaux photovoltaïques sur ces constructions.

 

Des points restent néanmoins à aborder : la question du coût du rachat par EDF, et la question du stockage de l’énergie.

 

Sur le premier point, il est bien évident que le travail relève du parlementaire.

Sur le second, c’est au secteur de la recherche de plancher sur la question.

 

Encore faut-il qu’il en ait les moyens.

Et à ce titre, c’est encore aux parlementaires de faire en sorte que les budgets de la recherche soient abondés de façon conséquente.

 

Ce qui n’empêche pas les collectivités locales, comme la Région, de financer des études spécifiques.

 

La question de l’eau

 

Il y a un autre système que l’on pourrait généraliser : des installations de récupération d’eau pluviale.

Une cuve raccordée aux gouttières permet de récupérer de l’eau.

Cette simple installation, dans les maisons, permet à minima d’arroser le jardin, laver la cour voire la voiture.

 

Des installations plus élaborées permettent d’alimenter la maison : machine à laver, toilettes… mais le coût est pour l’instant assez prohibitif.

 

Là encore, il est du rôle du parlementaire de créer les conditions pour faire baisse le coût.

Non seulement par le crédit d’impôt ou la subvention, mais en aidant la filière.

 

La question de la réglementation thermique

 

La réglementation thermique dans les DOM a mis des années avant d’être lancée.

Elle doit aujourd’hui continuer à vivre et à s’enrichir.

 

Des référentiels réunionnais existent : PERENE, Case à DD ; pourquoi aussi ne pas demander des diagnostics énergétiques lors des ventes ou cessions de biens immobiliers ?

Elle peine à s’appliquer.

 

Les préconisations du Grenelle de l’environnement sont loin, oubliées par l’ancien gouvernement.

Les remettre au goût du jour relève là aussi du travail parlementaire.

 

Enfin, tout ceci pourrait être encore plus opérationnel si l’aménagement du territoire était revu et corrigé.

 

Simplement en imposant au PLU (plan local d’urbanisme, à l’échelle de la commune) ou au SCOT (schéma de coordination territoriale, à l’échelle de la communauté d’agglomération), de respecter les objectifs et les orientations du PRERURE (plan réunionnais pour les énergies renouvelables et l’utilisation rationnelle de l’énergie).

 

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