Du 29 juillet au 31 août : rétrospective – Août 2011 : continuité territoriale et journalisme de pacotille…

 Je serai absent pour les jours qui viennent. C’est l’occasion de vous faire partager une rétrospective de mes articles depuis deux ans. Et les informations contenues dans ces papiers ont toujours une part d’actualité. J’entends par là qu’il est intéressant de voir combien la citation de Blaise Pascal « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà » est juste.

Ainsi par exemple, la vérité sur un fait, l’indignation devant une injustice, la revendication devant un traitement inapproprié , peuvent être fortes… ou faibles voire inexistantes, selon que l’on est dans l’opposition ou au pouvoir.

Cela dit, celles et ceux qui dans ces articles sont sujets à des critiques peuvent avoir parfois montré leurs aptitudes à se remettre en cause. Comme quoi personne n’est parfait. 

Enfin, j’arrête là et vous souhaite bonne lecture !

 

8 août 2011 – Guadeloupe – Le dispositif régional de continuité territoriale suspendu !    

 

 Victorin Lurel

Le tribunal administratif de Basse-Terre (Guadeloupe)  a suspendu l’exécution de la délibération du Conseil régional instituant un régime d’aide à caractère social sur les liaisons aériennes entre la Guadeloupe et l’Hexagone.

Cette suspension été réclamée par le Préfet de Région : celui-ci avait présenté un déféré.

Dans un communiqué Victorin Lurel prend acte de la décision mais estime que rien n’entravera la volonté régionale de poursuivre ce dispositif.

Rappelons que ce dispositif existe depuis 2004 : en Guadeloupe comme dans les autres régions d’outre-mer, il était piloté par la Région.

Dans tous les DOM, il l’a toujours géré avec succès.          

Ce dispositif a permis à environ 35.000 Guadeloupéens de bénéficier chaque année de réductions allant jusqu’à 300 euros sur les billets d’avion pour l’Hexagone.

Puis, l’État a repris le dossier.

Notamment parce que le projet de loi impliquait une participation des Régions du même montant que celui investi par l’État.

Guadeloupe et Martinique avaient alors refusé.

La Région Réunion avec l’UMP Didier Robert avait choisi de se substituer à l’État et donc d’investir quelques millions d’euros pour une action dont elle n’a pas la compétence.

Le gouvernement a ainsi mis en place un nouveau système qui, selon le Président de la Région Guadeloupe, ne permettra qu’à seulement 10.000 Guadeloupéens de bénéficier d’environ 170 euros pour leur voyage.

Une décision qui vise, selon Victorin Lurel à « interdire à la collectivité régionale d’aider les ménages modestes, les sportifs, les artistes ».

Et les choses se sont détériorées : le préfet a décidé de déférer la délibération prise par le Conseil régional ! 

Cette délibération avait pour objectif de poursuivre l’aide accordée aux Guadeloupéens les plus modestes pour se déplacer vers la métropole.

Selon Victorin Lurel, le fait de déférer la décision de la Région relève d’une pure manœuvre de politique politicienne. 

Il avait déjà émis des réserves dès la proposition du décret instituant le nouveau régime de continuité territoriale de l’Etat.

Il estimait alors, qu’il s’agissait

« de réduire les compétences des collectivités territoriales alors que dans le même temps on sollicitait la Région sur des dossiers tels que l’illettrisme, l’enseignement supérieur, l’insertion et l’emploi ».

Bien qu’ayant reçu la décision du Tribunal Administratif de Basse-Terre, lui notifiant la suspension de l’aide sociale de 100 € permettant aux voyageurs guadeloupéens de se rendre dans l’hexagone, Victorin Lurel ne compte pas en rester là.

Il estime dans un communiqué que « rien n’entravera cette volonté régionale dans le cadre de la continuité territoriale ». 

Victorin Lurel  se dit déterminé et compte aller jusqu’au bout dans ce bras de fer.

Il proposera à l’assemblée de « voter une nouvelle délibération d’aide à caractère social sur les liaisons aériennes entre la Guadeloupe et l’Hexagone, lors de la prochaine commission permanente » de la Région. 

En attendant, il a décidé de se pourvoir en cassation pour faire invalider ce décret.

(Source : Dom’actu)

 

Commentaires : en 2010, lors de la campagne pour les élections régionales, Didier Robert avait affirmé : « grâce au dispositif de continuité territoriale, j’offrirai aux Réunionnais un billet d’avion à moins de 500 euros entre La Réunion et la métropole ».

Chacun a pu se rendre compte que la réalité est toute autre.

Personne n’a pu voyager pour moins de 500 euros entre La Réunion et Paris (et encore moins pendant les vacances scolaires).

Didier Robert n’avait pas été seul à affirmer ce qui est aujourd’hui une contre-vérité profonde : la Ministre de l’Outre-mer Marie-Luce Penchard, lors d’un de ses nombreux (et inutiles) séjour  à la Réunion, avait non seulement félicité Didier Robert mais avait approuvé sa démarche.

De façon très publique, puisque cela se passait dans l’hémicycle du Conseil Régional.

En outre, la subvention de 360 euros accordée par Didier Robert et déguisée en continuité territoriale, a eu pour seule conséquence, l’augmentation du billet d’avion.

On paie aujourd’hui plus cher qu’avant l’arrivée de Didier Robert à la Région.

Autre élément : non seulement les plus défavorisés paient plus chers, mais la question de la mobilité de étudiants n’est pas gérée.

La faute à qui ? Chacun le sait.

Enfin, le bricolage de Didier Robert, qui a pris sur les fonds publics de la Région pour compléter le dispositif mis en place par l’État (à propos, celui-ci a-t-il vraiment versé les 8 millions promis ?) a fait payer aux Réunionnais, à tous les Réunionnais, le prix de l’éloignement de notre île.

 

Triste bilan donc : un billet tout aussi cher, sinon plus, une dilapidation des fonds publics, un glissement du champ des compétences et un mécontentement grandissant…    

 

31 août 2011 –  Stop ragot – Radio Festival ou le journalisme de pacotille    

 

Un code de déontologie régit un mode d’exercice d’une profession (déontologie professionnelle) ou d’une activité en vue du respect d’une éthique. 

C’est un ensemble de droits et devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui l’exercent, les rapports entre ceux-ci et leurs clients ou le public. 

Le métier de journaliste n’est pas soumis un code de déontologie, au sens juridique du terme, mais sur des textes rédigés et approuvés par les représentants syndicaux des journalistes salariés : la Charte de Munich a ainsi été approuvée par tous les syndicats de journalistes en Europe.

La Charte de Munich (ou Déclaration des devoirs et des droits des journalistes) est signée le 24 novembre 1971 à Munich et discute notamment de l’éthique des journalistes, en distinguant dix devoirs et cinq droits.

Parmi ceux-ci, je retiendrai 3 devoirs :

1- Respecter la vérité quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître.

3 – Publier seulement les informations dont l’origine est connue ou les accompagner, si c’est nécessaire, des réserves qui s’imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents

6 – Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte.

 

Je vous livre maintenant l’intégralité du décryptage (en italique) d’une info passée depuis ce matin par Radio Festival, sur l’initiative semble-t-il du « rédacteur en chef » Yann Baré, et la complicité de Fabien Jouanjean, Jacky Grondin et Yanis Pitou :

 

– Jacky Grondin :  

On va commencer par cette info exclusive Radio Festival. 

Paul Vergès serait au plus mal. 

Le leader de l’alliance, 86 ans, a été hospitalisé hier soir au CHR Félix Guyon. 

Nous tentons d’avoir des informations sur les raisons de cette hospitalisation. 

Nous rejoignons, tout de suite, sur place Fabien Jouanjean.

… Quelques petites secondes, le temps d’établir la connexion… depuis tôt à l’Hôpital de Bellepierre, ce matin, impossible sur place d’avoir des informations plus précises.

On a bien sûr nos relais au niveau de la rédaction pour pouvoir confirmer en tout cas, que Paul Vergès a bien été hospitalisé. 

En revanche, on cherche toujours à savoir de quel mal il pourrait  souffrir. 

On est cette fois avec Fabien Jouanjean qui est du côté de CHR Félix Guyon et qui cherche à en savoir plus lui aussi. 

Fabien bonjour

– Fabien Jouanjean :

Bonjour Jacky et à tous

– Jacky Grondin :

Peut être nous rappeler aussi ce que cette information pourrait provoquer… 

– Fabien Jouanjean :

Ecoutez, oui, forcément, si cela se confirme, ce serait évidemment un tremblement de terre dans le milieu politique local, puisque vous savez bien que Paul Vergès est en lice cette année pour les élections sénatoriales qui auront lieu fin septembre.

Donc, forcément, si l’information peut être confirmée, en tout cas, si l’hospitalisation de Paul Vergès avait un caractère de gravité, forcément l’échiquier serait très modifié. 

Ce que l’on sait d’après nos informations, Paul Vergès était assez fatigué depuis une semaine. 

Forcément, il préparait ces élections qui sont très importantes, et donc il aurait été admis donc à l’hôpital hier soir. 

Très difficile d’obtenir des informations puisque pour l’instant, le Parti Communiste et les membres de l’Alliance se refusent à tout commentaire et ne communiquent absolument pas sur cette question. Impossible de confirmer de leur coté cette information. 

Nous avons, nous, certaines sources qui nous permettent qu’on peut affirmer ce matin, qu’une hospitalisation a véritablement eu lieu. 

Maintenant, et c’est vrai qu’il est très difficile d’obtenir des détails. Forcément, sachant quel caractère de gravité, quelle remise en cause cela pourrait induire, forcément on pourrait comprendre que le Parti communiste et les membres de l’alliance préfèrent pour l’instant garder le silence. 

Il faut rappeler que Paul Vergès a fêté ses 86 ans au mois de mars dernier.

– Jacky Grondin : Voilà ! En tout cas, merci pour ces précisions, Fabien Joueanjean. Bien évidemment, vous êtes sur place à Bellepierre, vous êtes donc prioritaire à l’antenne…

 

Commentaires :

1°- Faut-il à ce point être aussi abject pour « s’autoriser à partir de sources autorisés » à balancer n’importe quelle information bidon sur une radio qui prétend être d’information ?

2°- S’il s’était agi d’avancer, en employant le conditionnel, une fausse information du style « Paul Vergès se serait brouillé avec Michel Dennemont », nous aurions dit que c’est stupide.

Mais avancer une information sur la santé de quelqu’un, jouer sur sa vie, oserais-je dire « espérer » que l’information soit vraie, c’est « cracher » sur sa profession de journaliste.

3°- Paul Vergès a eu dans sa vie le « malheur » de voir mourir plus jeune que lui. Il sait donc le prix de la souffrance de perdre un être aimé, ou respecté.

À l’occasion d’une rencontre à l’Hôtel de Région, avec un de ses adversaires (pas un ennemi !) les plus résolus, alors maire, pour lui  garantir un financement soutenu du Conseil Régional sur un projet de parc à vocation touristique et de loisirs, Paul Vergès a recueilli une confidence de cet élu qui lui disait être très malade. Près d’une décennie après, ces deux personnalités sont toujours là.

4°- Il ne fait pas bon spéculer sur l’âge et la santé d’un individu. La compétition politique doit exister. C’est le fondement même de la démocratie !

Mais propager une « intox » sur la santé de quelqu’un, SANS VÉRIFIER L’INFORMATION COMPTE TENU DE SA GRAVITÉ, a des relents nauséabonds !

 

Lamentable journalisme de pacotille !

 

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