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2013
Du 29 juillet au 31 août : rétrospective – Octobre 2012 : la dimension locale et l’attention à accorder aux enjeux planétaires
Catégorie : RETROSPECTIVEJe serai absent pour les jours qui viennent. C’est l’occasion de vous faire partager une rétrospective de mes articles depuis deux ans. Et les informations contenues dans ces papiers ont toujours une part d’actualité. J’entends par là qu’il est intéressant de voir combien la citation de Blaise Pascal « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà » est juste.
Ainsi par exemple, la vérité sur un fait, l’indignation devant une injustice, la revendication devant un traitement inapproprié , peuvent être fortes… ou faibles voire inexistantes, selon que l’on est dans l’opposition ou au pouvoir.
Cela dit, celles et ceux qui dans ces articles sont sujets à des critiques peuvent avoir parfois montré leurs aptitudes à se remettre en cause. Comme quoi personne n’est parfait.
Enfin, j’arrête là et vous souhaite bonne lecture !
1er octobre 2012 – Parti Communiste Réunionnais – Ce que j’espère…
Manifeste pour la Reconstruction du PCR
J’avais décidé de vous faire part de mes impressions à la suite de l’assemblée générale extraordinaire du PCR qui s’est déroulée hier matin à La Rivière Saint-Louis.
Il y aurait trop de choses à dire.
Il reste encore beaucoup à faire.
Beaucoup de choses, beaucoup de vérités, n’ont pas été dites.
Une, reprise par les media, a été dite par Claude Hoarau, sans que cela soit… programmé et connu, de la direction restreinte du moins, jetant un froid parmi les responsables du déroulé de l’assemblée.
La détermination de jeunes
Mais ce que je veux retenir, c’est la détermination de jeunes qui sont prêts à s’atteler à la tâche immense de reconstruction.
Ils l’envisagent, non pas au moment où le Parti avait encore une audience forte, et des positions de pouvoir importantes, mais au moment où le Parti est dans une situation délicate, où des personnes, élues et considérées comme dirigeantes, le quittent ou s’en éloignent.
Mais ce que je veux retenir, ce sont les vérités qui auraient pu être dites plus tôt, et qui l’ont été par le truchement du camarade Elie Hoarau, sur la reconstruction, pendant que les plus jeunes se chargeaient de ne pas en parler, pour s’attarder, parfois trop longuement à mon goût, sur les problèmes… externes au Parti.
Un congrès en mars 2013
Enfin, une date est fixée.
Il reste à espérer que les thèmes, tous les thèmes, soient identifiés par les débats au sein des sections.
Pour éviter que nous soyons encore accusés de vouloir « étouffer le débat », pourquoi ne pas donner l’exemple d’un parti politique de nouveau à l’avant-garde de l’innovation en rendant compte tous les mois des questionnements sur le mode de fonctionnement interne ?
L’absence de dirigeants, d’élus
Hier, l’assemblée a pu constater l’absence de dirigeants, d’élus, sans qu’il lui soit signifié si ces camarades ont décidé de manière déterminée de ne pas y assister, de ne pas être présents aux côtés des militants de base, et de ne pas être présents aux côtés de certains dirigeants, « historiques » ou non.
Pire, il est avéré que certains camarades qui n’ont pas leur carte, du fait de l’inactivité – d’autres parlent de « verrouillage » – de la section de leur commune, n’ont pas pu assister à l’assemblée du PCR.
En résumé, certains qui font partie d’une section, ou en sont responsables, ne participent plus aux travaux de la reconstruction et ne sont pas présents à l’assemblée de La Rivière, pendant que d’autres, qui souhaitent participer à la tâche immense de reconstruction du Parti et à ses assemblées, ne peuvent le faire !
Est-ce parce que cela amènerait à débattre du point essentiel qui suit ?
Doit-on, oui ou non, et une bonne fois pour toutes, faire des choix de fonctionnement qui s’imposent à toutes et à tous – en ne revenant alors pas sur les « errements » passés, ou doit-on privilégier des choix de personnes, en fonction de rapports de force, dictés par des positions de pouvoir électoral ?
Pourquoi un tel divorce ?
Notre projet est structuré, il « balaye » tous les secteurs de notre société. Pourtant, il fait l’objet d’un désintéressement de l’opinion. À moins que ce ne soit de celles et ceux qui le portent. Pourquoi ?
Posons-nous la question de savoir si ce que craignent les citoyens, c’est d’être confronté à une impasse issue d’un raisonnement que l’on voudrait implacable :
– La situation est extrêmement grave ;
– Le PCR s’est toujours battu pour y remédier ;
– À part le PCR, aucun parti n’a une approche globale et cohérente ;
– Les autres politiques ne peuvent avoir cette approche car ils s’accommodent de la situation, qu’ils ne voudraient modifier qu’à la marge ;
– Pourtant, la situation dicte le rassemblement le plus large ;
– Par conséquent, au regard de ce qui précède, ce rassemblement devrait se faire « autour » du PCR, ou, si l’audace est « insolente », derrière lui.
Le Parti parle du non-cumul des mandats
Ce que j’espère, c’est qu’au congrès, il soit acté qu’au plus tard en 2014, date des élections municipales, pas un, pas une, de nos camarades ne sera dans une situation de cumul.
Le risque alors de connaître un échec électoral, mettant à mal une décision politiquement juste, mais qui ne donnerait pas immédiatement ses fruits, ne peut être un argument.
Cela apparaîtrait encore comme une manœuvre dilatoire.
Je n’oserai pas employer une formule : « voilà que ça recommence » !
Le Parti parle de renouvellement
Je suis d’accord. J’espère que cela ne concerne pas que les postes de responsabilité au sein du Parti.
Ce que j’espère, c’est qu’au congrès, il soit acté que ce renouvellement se retrouvera dans les listes présentées aux élections municipales.
Là encore, le risque de connaître un échec électoral, mettant à mal une décision politiquement juste, mais qui ne donnerait pas immédiatement ses fruits, ne peut être un argument.
Cela apparaîtrait encore comme une manœuvre dilatoire.
Je n’oserai pas employer une formule : « voilà que ça recommence » !
Le Parti parle de transparence et de discipline
Je n’ai pas entendu un mot sur le fait que des élus conseillers généraux de Saint-André – je ne parle pas de ceux de Saint-Paul, ni de celui de Sainte-Suzanne, qui ont fait le choix d’adhérer au parti de Huguette Bello – aient créé un groupe distinct de celui du PCR, animé par notre camarade Roland Robert.
Je n’ai pas entendu un mot sur le fait que ces élus conseillers généraux de Saint-André ont créé un groupe avec celles et ceux qui, avec Huguette Bello, ont clairement affiché leur intention de nous combattre.
Je n’ai pas entendu un mot sur la violente charge par des élus, membres du Parti, en conférence de presse de surcroît, contre Paul Vergès et Elie Hoarau. Et contre moi-même, considéré par un élu de Saint-André, membre de la section Saint-Andréenne semble-t-il, comme une « erreur » politique. C’était en réponse à une question d’un journaliste sur le fait que j’ai publiquement souligné que « le PCR a commis des erreurs » – bonjour le niveau du débat !
La réconciliation, à quel prix ?
Ce que j’espère, c’est qu’au congrès, il soit acté que des démarches ont été entreprises pour retrouver rassemblés celles et ceux qui se sont opposés, au détriment des intérêts du Parti et de la population.
Cette réconciliation doit être envisagée à l’intention de celles et ceux envers qui le Parti a déclaré avoir fait preuve de mansuétude.
Cette réconciliation doit être envisagée aussi à l’intention de celles et ceux envers qui le Parti a fait preuve d’une extrême dureté, sacrifiés sur l’autel du rapport de force électoral au nom de règlement de compte de personnes.
Et surtout, cette réconciliation doit être envisagée sur la base du respect de règles intangibles du Parti – égalité, solidarité, fraternité, et discipline – qui ont trop souvent été foulées ces derniers temps.
Retrouver un état d’esprit collectif ?
Ce que j’espère, c’est qu’au congrès, il soit acté, sans que des circonstances ne nous conduisent à y déroger, qu’un congrès sera organisé tous les 4 ans.
Ce que j’espère, c’est qu’au congrès, il soit acté qu’une direction collégiale conduira les affaires du Parti, avec des règles de transparence sur les décisions, et sur la procédure de validation de ces dernières.
Ce que j’espère, c’est qu’au congrès, il soit acté que cette direction collégiale sera animée par un secrétaire général, suivi obligatoirement par une secrétaire générale (ou vice-versa), au nom de la patité, chacun élu pour deux ans, non renouvelable. L’objectif est de forger un état d’esprit collectif, d’éviter d’installer durablement un(e) camarade dans une position de leadership, et du fait de ces règles, d’éviter des tentations de pouvoir personnel.
En conclusion, je voudrais rappeler quelques liens permettant de retrouver les articles que j’ai consacrés au Parti… à partir du moment où j’ai pris la décision d’écrire sur un blog, pour laisser des traces de ce que je pense :
http://blog.pierreverges.fr/pcr/pour-garantir-lunite-du-parti-lexpression-de-notre-diversite-doit-se-faire-dans-le-respect-de-la-discipline
http://blog.pierreverges.fr/pcr/viie-congres-du-pcr-34-et-5-decembre-un-objectif-lentente-sur-lessentiel
http://blog.pierreverges.fr/pcr/viie-congres-les-34-et-5-decembre-lalliance-ecouter-respecter-les-diverses-sensibilites-et-dans-le-parti
http://blog.pierreverges.fr/pcr/viie-congres-les-34-et-5-decembre-pour-un-site-internet-du-pcr
http://blog.pierreverges.fr/pcr/viie-congres-les-34-et-5-decembre-appeler-a-la-solidarite-entre-reunionnais-exige-que-sapplique-la-solidarite-entre-les-membres-du-pcr
16 octobre 2012 – Plaidoyer d’un grand-père pour ses petits-enfants
Lu sur le site altermonde sans frontière (http://www.altermonde-sans-frontiere.com)
Lorsqu’en juin 2008, James Hansen, Directeur de l’Institut Goddard d’études spatiales de la Nasa, s’adresse, en tant que « simple » citoyen, à une commission du Congrès des États-Unis, il espère influencer le successeur du sinistre George W. Bush.
Le message de ce spécialiste reconnu du climat est clair : une hausse de température moyenne sur Terre de 2°C par rapport au niveau préindustriel est « la recette pour un désastre global ».
Or, cet objectif affiché dans les accords de Copenhague de décembre 2009 de contenir la hausse de la température à 2°C… est en passe d’être impossible à respecter.
Pour James Hansen, tout n’est pas tout à fait perdu, mais il faut prendre la mesure du danger et se déterminer à agir. Une voie de sortie – étroite – existe encore.
« Grand-père déterminé à ne pas laisser ses petits-enfants sans défense, il n’hésite pas à sortir de son statut de scientifique « pur » pour expliquer et soutenir à nouveau ici, en son nom propre de citoyen concerné par l’avenir alors qu’il atteint le soir de sa vie, cette voie de sortie », écrit le site Altermonde sans Frontière, en publiant une interview de ce climatologue pour La Revue Durable. Lecture !
La Revue Durable : Au vu de la politique internationale, l’objectif de limiter la hausse de température moyenne à +2°C apparaît désormais presque illusoire. Or, vous jugez qu’une telle élévation conduirait l’humanité au désastre. Pourquoi ?
James Hansen : Les données sans doute les plus fondamentales qui illustrent que 2°C de hausse de la température par rapport à l’époque préindustrielle est un scénario pour un désastre, c’est l’histoire de la Terre qui les fournit.
La dernière fois qu’elle était plus chaude de 2°C, au début du pliocène (il y a environ 5 millions d’années, ndlr), la planète avait une tout autre allure : le niveau de la mer était plus haut d’au moins 15 mètres.
Un tel changement surviendrait bien sûr sur la durée avec une ligne de côte changeant sans cesse.
Mais cela signifie que toutes les villes côtières seraient sinon inhabitables, du moins soumises à d’énormes dommages économiques.
De nombreuses autres implications accompagneraient un réchauffement global de 2°C.
Pour preuve, le signal des effets de la hausse de température actuelle commence déjà à se détacher du bruit de fond.
Ce qui était un été caniculaire exceptionnel il y a cinquante ans, n’arrivant que 0,2 ou 0,3 % du temps, ou ne couvrant que 2 ou 3 % d’une région, a maintenant lieu environ 10 % du temps sur de vastes territoires.
En 2003, l’Europe de l’Ouest, surtout la France, a souffert d’une canicule correspondant à une anomalie de trois écarts types, voire plus, par rapport à la courbe moyenne normale des températures.
L’été 2010, Moscou et une énorme région d’Europe de l’Est, d’Asie de l’Ouest et du Moyen-Orient ont vécu une anomalie de trois écarts types.
L’été 2011, l’Oklahoma, le Texas et le nord du Mexique ont connu une anomalie de trois écarts types.
La Revue Durable : Et bien sûr, cette tendance va se poursuivre.
James Hansen : Oui, parce que la planète est en situation de déséquilibre radiatif.
C’est-à-dire que la surface de la Terre retient plus d’énergie (issue du soleil) qu’elle n’en renvoie dans l’espace.
Les gaz à effet de serre provoquent ce déséquilibre parce que, dans l’atmosphère, ils agissent comme une couverture qui piège une partie des radiations de chaleur.
Résultat : la planète se réchauffe.
Chaque année n’est pas toujours plus chaude que l’année précédente, mais la moyenne des températures sur chaque décennie montre un réchauffement à l’œuvre, qui entraîne une hausse des épisodes caniculaires.
Depuis trente ans, la distribution des anomalies glisse vers des températures plus hautes d’une quantité qui augmente à chaque décennie.
Cette tendance va se poursuivre : les anomalies de trois écarts types vont, au cours du siècle, couvrir des régions de plus en plus vastes.
Et la hausse moyenne des températures aura des effets globaux majeurs : fonte des calottes de glace, poursuite de la migration des zones subtropicales chaudes et arides vers les pôles, extinction de très nombreuses espèces…
La Revue Durable : Ce qui est terrifiant, ce sont les points de bascule. Une hausse de 2°C signifie-t-elle qu’on atteindra des points de rupture au-delà desquels il sera impossible de revenir en arrière, avec des conséquences tragiques sur les conditions de vie humaines ?
James Hansen : C’est notre propos fondamental : +2°C conduira à coup sûr à dépasser le point de bascule de la stabilité des calottes de glace.
Voilà pourquoi le niveau de la mer va monter.
Le Groenland et l’Antarctique perdent d’ores et déjà de la masse au rythme de quelques centaines de kilomètres cubes de glace par an.
À l’échelle globale, cela reste modeste : le niveau moyen des mers monte aujourd’hui de plus de 3 centimètres par décennie.
Mais cela est très rapide au regard de l’évolution récente.