Transports – Avec le Département : une modernisation pour répondre aux exigences de notre temps

Solidarité Nous avons vu dans un précédent article – Transports – Mise au point : en 2014, sur le réseau Car jaune, de nombreux usagers des transports bénéficieront de tarifs adaptés, voire de la gratuité – que le Département avait tenu à confirmer, voire à amplifier, son rôle de bouclier social pour les personnes de conditions sociales défavorisées, pour les personnes âgées et pour les personnes à mobilité réduite.

Ainsi, ce sont plus de 250 000 personnes qui sont concernées par une tarification avantageuse.

 

Aller et venir sur tout le territoire à un tarif acceptable      

 

Les autres usagers actuels, et les usagers potentiels, ne sont pas oubliés pour autant.

Ainsi le Département veut offrir aux autres usagers potentiels une possibilité d’aller et venir sur tout le territoire à un tarif acceptable.

D’emblée, rappelons que pour les abonnés qui souhaitent voyager uniquement sur le réseau Car jaune, rien ne change. L’abonnement mensuel de 38 euros est maintenu.

 

Rapprocher les territoires et les personnes     

 

Une exigence a été posée par le nouveau PDT, le plan départemental des transports : rapprocher les territoires et les personnes.

À cet effet, il est important que l’usager du réseau Car jaune puisse circuler sur les réseaux locaux sans devoir payer un autre titre de transport.

Pour y parvenir, les AOTU (autorités organisatrices de transports) que sont la CINOR, la CIREST, le TCO, la CIVIS et la CASUD doivent signer une convention d’interopérabilité avec le Département.

 

Le partage équitable des recettes entre Département et AOTU : moitié – moitié     

 

Pour éviter des discussions sans fin sur un traitement équitable entre les partenaires que sont les AOT (Département et AOTU), le Département à proposé que les recettes issues des achats de titres interopérables soient partagées moitié-moitié entre l’AOTU et la collectivité départementale.

Pour montrer à l’opinion que la volonté commune affichée par les AOT de mettre en commun leurs moyens au profit des usagers est réelle, avec la mise en place du SMTR, le syndicat mixte des transports de La Réunion, il est urgent que soient signées ces conventions d’interopérabilité.

 

Inciter à l’abonnement et améliorer la vitesse commerciale     

 

Les AOTU ont souhaité que l’incitation à l’abonnement soit privilégiée, avant d’aboutir un jour peut-être à la mise en place du titre unique de transport à l’unité.

En fait, il faut comprendre que le ticket à l’unité pénalise ce qu’on appelle la vitesse commerciale. Ainsi, vendre le ticket à l’unité à bord rallonge le temps d’arrêt du car, alors que s’il était acheté dans un point de vente, par exemple à la gare, l’usager n’aurait qu’à le valider sans que le conducteur ait à effectuer cette opération.

 

Favoriser la clientèle régulière     

 

Soyons clairs : le Département souhaite favoriser une clientèle qui lui est fidèle, et qui utilise donc fréquemment le réseau Car jaune.

Il est plus avantageux financièrement pour l’usager de prendre un abonnement, sinon semestriel ou annuel, du moins mensuel.

Bien sûr, cela nécessite un minimum de responsabilité de la part de l’usager.

J’entends déjà les remarques selon lesquelles un usager, non concerné par la tarification sociale, rappelons-le, dispose quand même de moyens financiers limités.

Et ce faisant, peut plus aisément sortir 1,40 euro – ou plutôt 2,80 euros pour un aller et un retour chaque jour – voire 5,60 euros ou pire 9,60 euros selon la zone empruntée, que de prendre un abonnement à 38 euros par mois.

 

Avantage financier incontestable pour l’abonnement     

 

Cela veut dire qu’un usager « Lambda » utilisant deux fois par jour du lundi au vendredi le Car jaune, comptabiliserait 40 voyages par mois et devrait débourser aujourd’hui 56 euros (40 fois 1,40 euro) voire 112 euros (40 fois 2,80 euros) ou pire 224 euros (40 fois 5,60 euros) !

Si l’on tient le même raisonnement ci-dessus, l’usager « Lambda » qui effectue 40 voyages à partir de 2014 paiera 80 euros (40 fois 2 euros) au lieu de 56 euros (pour les usagers d’une seule zone, de trajet court) ou 112 euros voire 224 euros.

Car pour éviter de pénaliser les usagers qui effectuent de longs trajets, le Département a validé à l’unanimité le 12 décembre 2012 une nouvelle tarification unique de 2 euros lors de la mise en place du nouveau réseau Car jaune en 2014, en supprimant les zones existantes aujourd’hui.

 

Le Département loin du compte en ce qui concerne le prix vérité     

 

Passer de 1,40 euro à 2 euros paraît exorbitant. Ce serait méconnaître les efforts déployés par le Département pour moderniser le réseau : service wifi fourni aux usagers, mise en place d’un mode de paiement sans contact, et surtout accompagnement et protection accrue des usagers contre les actes d’incivilité. 

Par ailleurs, je vous invite à lire l’autre article paru ce jour sur mon blog sous le titre « Transports publics : et si l’on allait vers le prix vérité ?«  et qui montre que nous sommes loin du compte en ce qui concerne le prix que l’on fait payer à l’usager.

 

Même pour le ticket à l’unité, le Département a fait de sérieux efforts     

 

Certes, il faut préserver une solidarité entre les citoyens. Mais il ne faudrait pas « pousser le bouchon » un peu trop loin, surtout que ce tarif de 2 euros ne s’applique que si l’usager régulier persiste à ne pas prendre d’abonnement mensuel.

Et que dire alors lorsque le Département fait l’effort de réduire le coût pour l’usager qui emprunte actuellement 2 zones, qui ne paiera plus 2,80 euros mais 2 euros seulement, s’il persiste à ne pas prendre d’abonnement mensuel ?

Et que dire alors lorsque le Département fait l’effort de réduire le coût pour l’usager qui emprunte actuellement 3 zones, qui ne paiera plus 5,60 euros mais 2 euros seulement, s’il persiste à ne pas prendre d’abonnement mensuel ?

 

Une plus grande liberté avec l’abonnement     

 

D’abord, quand un usager prend un abonnement mensuel, il peut effectuer plusieurs voyages le même jour, même le week-end.

Ainsi, s’il emprunte le réseau deux fois par jour, même le week-end, il fera en un mois 2 fois 30 trajets soit 60 parcours. Si l’on divise 38 euros par 60, on obtient un prix du trajet à… 0,63 euro !

Et même s’il effectue 40 trajets, cela lui reviendra à 0,95 euro !

 

Une aide de l’entreprise ? Pourquoi pas, mais pour l’abonnement !     

 

J’entends l’autre remarque selon laquelle pour les trajets sur une seule zone, cela reviendra à l’usager plus cher à l’achat à l’unité 56 euros (40 fois 1,40 euro) au lieu de 80 euros (40 fois 2 euros).

C’est méconnaître que l’entreprise au sein de laquelle travaille l’usager peut prendre en charge 50 % du coût du trajet. Mais il est évident que l’entreprise préfèrera supporter 50 % du coût d’un abonnement mensuel (19 euros) que 50 % du coût du ticket à l’unité, rapporté au mois (40 euros) !

Ensuite, comparons le coût du trajet sur le mois avec le ticket de 2 euros acheté à l’unité (56 euros aujourd’hui, 80 euros demain) avec le coût à l’unité de 0,95 euro si l’usager prend un abonnement au mois.

 

Et pourquoi pas le « post paiement » ?     

 

Enfin, un dispositif peut être envisagé, comme cela se fait dans différents réseaux d’agglomérations en France continentale : le « post paiement ».

Dans cette hypothèse, l’usager contracte un abonnement avec prélèvement sur son compte, dont la première échéance n’interviendra que le deuxième mois après utilisation.

Et que personne ne vienne dire alors que l’usager peut avoir oublié d’économiser afin de pouvoir respecter cette dette après avoir bénéficié, si l’on peut dire, d’un mois « gratuit », dont on lui a fait l’avance.

Comme on disait jadis dans les « boutik chinois », « crédit lé mort » !

 

Les avantages de l’interopérabilité     

 

Un usager du Car jaune doit pouvoir se déplacer sur tous les réseaux locaux afin d’aller de n’importe quel arrêt desservi par un réseau local à n’importe quel autre arrêt desservi par un autre réseau local, en passant par le réseau Car jaune.

Aujourd’hui, un usager avec un abonnement mensuel Car jaune doit payer un autre abonnement à un réseau local s’il veut emprunter celui-ci.

Ainsi, il paiera les 38 euros dus pour un abonnement au réseau Car jaune et, en plus :

– 30 euros au titre de l’abonnement au réseau Citalis de la CINOR.

– 38 euros au titre de l’abonnement au réseau Kar’Ouest du TCO.

– 35 euros au titre de l’abonnement au réseau Car Sud de la CASUD.

– 33 euros au titre de l’abonnement au réseau Estival de la CIREST.

– 33 euros au titre de l’abonnement au réseau Alternéo de la CIVIS.

 

Avantage incontestable à l’abonnement interopérable     

 

Au mieux, avec un besoin de prise en charge à un endroit non desservi par le réseau Car jaune, pour aller dans un endroit non desservi par le réseau Car jaune et desservi par un autre réseau local, un usager paiera 30 euros (abonnement Citalis) plus 33 euros (réseau Alternéo) plus 38 euros au titre de l’abonnement Car jaune. Soit au total 101 euros tous les mois !

Avec l’abonnement interopérable, l’usager pourra le faire plusieurs fois par jour sur tout le mois, et ne paiera que 60 euros au total chaque mois !

 

Je montrerai dans un autre article pourquoi la modernisation du réseau Car jaune répond aux souhaits des usagers, et aux exigences dans le domaine des transports collectifs pour prétendre être, dans les meilleurs délais, une alternative à la voiture individuelle.

 

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