Le Blog de Pierre VERGÈS

   Lu dans le journal L’Humanité du 28 juin 2007 un article de Michel Muller sous le titre :  » La planète croule à nouveau sous les dépenses d’armement ». Extraits :

« Le rapport annuel 2007 de l’Institut de recherche pour la paix internationale (SIPRI) de Stockholm sur les dépenses militaires et les stratégies qu’elles sous-tendent vient de révéler ce dont on se doutait depuis 2002 : la course aux armements a repris de plus belle comme aux pires jours de la confrontation Est-Ouest.

En 2006, 1 204 milliards de dollars ont été consacrés à la fabrication d’armements.

En 1986, une année particulièrement représentative de la guerre froide, ces dépenses, en dollars constants, s’élevaient à 1 500 milliards alors qu’elles étaient « tombées » à 745 milliards en 1998 (rapport SIPRI 1999).   

Les armes légères demeurent les plus meurtrières : selon l’organisation humanitaire britannique OXFAM, ces armes tuent chaque année plus de personnes que les bombes A sur Nagasaki et sur Hiroshima, soit environ mille morts par jour.

Les sommes dépensées annuellement par les pays riches pour lutter contre le sida n’équivalent qu’à dix-huit jours de dépenses d’armements mondiales.

En 2005, 707 milliards de dollars (sur un total de 1 118 milliards) de dépenses étaient le fait des pays du G8.

Pour la même année, le montant total de l’aide publique au développement plafonnait à 107 milliards de dollars.

Les États-Unis tiennent, bien sûr, la tête du sinistre palmarès de la mort industrialisée : avec 528,7 milliards de dollars en 2006 (46 % des dépenses mondiales, 1 756 dollars/habitant), ils dépassent de loin les autres « grands » devant

– la Grande-Bretagne (59,2 milliards soit, 990 dollars/habitant),

– la France (53,1 milliards, 875 dollars/habitant),

– la Chine (49,5 milliards, soit 37 dollars/habitant) et

– le Japon (43,7 milliards, 341 dollars/habitant).

La Russie, quant à elle, a dépensé 34,7 milliards de dollars et l’Inde 23,9 milliards.

Le commerce des armes n’a jamais été aussi florissant.  

En 2005 la France a vendu pour 6,3 milliards de dollars d’armes aux pays en développement, devant les États-Unis avec 6,2 milliards.

Au total, la France était au deuxième rang mondial des marchands d’armes avec 7,9 milliards de dollars, derrière les États-Unis (12,8 milliards de dollars).

La Russie était troisième avec 5,6 milliards de dollars de ventes.

Un autre marchand de mort est apparu sur le devant de la scène depuis quelques années, Israël : 4,8 milliards de dollars d’équipements militaires ont été exportés par Tel-Aviv en 2006.

En programmant d’installer un « bouclier antimissile » en Europe centrale face à une prétendue et inexistante menace de l’Iran, Washington provoque une réaction de surarmement de la Russie et, in fine, cible la Chine. Celle-ci a déjà montré les dents en détruisant par un tir laser l’un de ses vieux satellites…

Lorsque nos fabricants de canons, de chasseurs, de missiles et de bombes vantent leurs « succès à l’export » et les emplois qui en découlent, ils ne font que leur métier. Et c’est ce dernier qu’il faut éliminer.

C’est possible : les organisations syndicales de l’armement sont les premières à exiger la reconversion de leurs usines et montrent avec des projets cohérents qu’il est possible de fabriquer des biens utiles en « civilisant » la technologie et la recherche militaire.

Le combat pour le désarmement ne doit pas demeurer celui d’une poignée de courageux militants pacifistes. Il devrait être, en vérité, celui des peuples pour la survie de l’humanité, en reconstruisant des relations internationales fondées sur des mesures de confiance réciproque.

Ce faisant, les énormes richesses gaspillées pour répandre industriellement la mort pourraient être redirigées vers le progrès humain. »

Commentaire : édifiant ! Rien à ajouter.