Courrier de lectrice – Sport : quand l’État est quasiment inexistant

 

   Lu sur le site des Echos, une tribune libre / blog de Colin Miège, co-directeur du Comité scientifique du think tank Sport et Citoyenneté sous le titre « Moderniser la gouvernance publique du sport ».

Il souligne que l’organisation du sport en France «  est aujourd’hui remise en cause, car elle ne paraît plus en phase avec la réalité, du fait de la rétraction du rôle de l’Etat, des progrès de la décentralisation et du poids croissant des intérêts économiques dans le sport. La nécessité de moderniser la gouvernance publique du sport est désormais largement admise ».

 

Il souligne également  le rôle prépondérant des collectivités locales : une participation supérieure à celle de l’Etat :

 « 10,2 milliards d’euros en 2007, soit 76 %, contre 24 % pour l’Etat.

Globalement, les dépenses consacrées au sport par les collectivités territoriales ont progressé de 35 % entre 2000 et 2007, alors que celles de l’Etat n’ont cru que de 15 %, ce qui traduit le renforcement de leur rôle depuis le processus de décentralisation.

 

Paradoxalement, les compétences qui leurs sont reconnues dans domaine du sport restent marginales, et on peut considérer que les lois de décentralisation successives ont pour l’essentiel oublié le sport ». 

Les collectivités mènent des politiques sportives « qui dépendent fortement de leur niveau de ressources, de leur intérêt pour le sport, ou de tout autre considération, s’agissant d’une compétence largement facultative.

  

Cette situation a induit de grandes inégalités territoriales dans l’offre publique de services liés au sport » souligne-t-il.

 

Il pointe du doigt les incohérences de l’Etat dans le domaine du sport :

« l’effacement des services déconcentrés du ministère au niveau départemental (intégrés au sein des directions interministérielles de la cohésion sociale), et leur regroupement au sein de directions plus larges au niveau régional (DRJSCS), résultant de la RGPP et de la réforme de l’administration territoriale de l’Etat (Réate) modifient considérablement les capacités d’action étatique, d’autant que cette rationalisation est assortie d’une forte réduction des moyens d’intervention. Cette évolution impose un recentrage drastique des priorités assignées aux services territoriaux ».

Il conclut :

«  il serait souhaitable d’acter le rôle majeur assumé par les collectivités territoriales, tout en conférant un caractère obligatoire à leurs compétences et en spécialisant leur intervention, dans le but d’éviter la confusion des responsabilités et la dispersion des politiques sportives menées localement. »

  

Sera-t-il entendu ?

 

Kalidja Patel

 

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