Le Blog de Pierre VERGÈS

   Un incident survenu lors d’un vol d’essai du 787 Dreamliner oblige Boeing a cloué cet avion au sol et met en difficultés l’avionneur américain.

Présenté comme une «révolution technologique», le futur avion 787 Dreamliner incarne l’avenir de Boeing.

Cet appareil capable d’emporter 210 à 250 passagers sur 15 000 km se situe sur le segment le plus rentable pour les constructeurs. 

Boeing, qui n’a pas lancé de nouvel avion depuis 20 ans, espère prendre une avance décisive sur son concurrent Airbus grâce à cet appareil.

Le 787 fait appel a de nouveaux matériaux : 50% de sa structure est réalisée en composite, et non plus en aluminium.

Grâce à cela, cet avion est plus léger, et doit être 20% plus économe en carburant qu’un appareil actuel.

Il est également conçu pour offrir plus de confort aux passagers, avec des fenêtres agrandies et des coffres à bagages qui laissent davantage d’espace.

Mais le 787 accumule les déboires, ces dernières années, au point que « l’avion de rêve » (la traduction de Dreamliner) est en train de se transformer en cauchemar pour l’avionneur américain.

Alors que le premier client devait être livré il y a déjà deux ans, Boeing a dû annoncer une série de retards. Ils ont été causés par des difficultés chez les sous-traitants, en même temps que par la complexité à maîtriser l’ensemble de la production.

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Un feu s’est déclenché à bord

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Le premier acheteur, la compagnie japonaise All Nippon Airways (ANA), doit recevoir le premier Dreamliner en février prochain, selon le nouveau calendrier donné par Boeing.

Or, à trois mois de l’échéance, un nouvel incident vient perturber le processus de lancement de l’appareil.

Mardi 9 novembre, un avion participant aux essais en vue de la certification du 787 a en effet dû se poser en urgence sur l’aéroport de Laredo, au Texas.

« L’avion a été privé d’alimentation électrique à la suite d’un feu qui s’était déclenché à bord », indique un communiqué de la compagnie.

« Les systèmes de secours ont bien fonctionné, précise Loreta Gunter, une porte-parole de Boeing. De la fumée a envahi la cabine dans laquelle se trouvaient 42 membres d’équipages et techniciens. L’avion a pu se poser sans dommages ».

Le personnel a évacué l’appareil en urgence.

Et mercredi, tirant les conséquence de l’incident, Boeing a mis fin aux essais en vol tant que la cause de l’incendie ne serait pas connue.

Un autre 787, participant aux essais, était en vol au même moment.

Il a poursuivi son vol et s’est posé normalement.

Mais il ne devrait plus redécoller tant que le problème n’aura pas été résolu.

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« Je suis sûr que le 787 sera un grand succès commercial » 

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Le feu s’est déclenché à l’intérieur d’un panneau électrique situé au milieu de l’appareil.

« Cet incident est certainement le plus sérieux auquel nous ayons eu à faire face concernant cet avion », reconnaît Loreta Gunter.

Les deux tiers du programme d’essai pour conduire à la certification de l’avion avaient déjà été menés à bien.

Vingt-cinq avions ont déjà été entièrement construits.

Ils attendent, sur les parkings géants autour de l’usine d’Evrett, dans la région de Seattle, de pouvoir être livrés.

Quatre autres sont en cours d’assemblage dans l’usine.

Et Boeing qui a lancé la production doit maintenant achever deux avions supplémentaires chaque mois.

Mais la découverte d’un éventuel problème dans la conception des armoires électriques pourrait entraîner l’obligation de modifier tous les avions déjà construits.

Pour l’instant, Boeing se refuse à prévoir combien de temps le Dreamliner devra rester cloué au sol. La compagnie refuse également d’envisager un nouveau retard. Boeing a déjà reçu plus de 800 commandes pour ce nouvel avion.

« À la fin, je suis sûr que le 787 sera un grand succès commercial», indique Jim Haas, directeur marketting de l’appareil. En attendant, tout nouveau retard des livraisons entraînerait de lourdes pertes, pour Boeing, et risquerait d’accroître les pénalités que la compagnie devra payer à ses clients.

Alain GUILLEMOLES, à Seattle pour le journal La Croix