Tout devient « clair » pour l’éducation prioritaire ? Oui, le passage en force comme règle gouvernementale

 

Le ministère a annoncé, hier, qu’il allait étendre à la rentrée prochaine son expérimentation à 2 000  établissements supplémentaires.

Son but : en faire un modèle pour les ZEP.

 

À peine expérimenté et déjà étendu ! Le ministère de l’Éducation a annoncé, hier, que 200  lycées et collèges ainsi que 1 700  écoles allaient rejoindre l’expérimentation « Clair » dès la rentrée prochaine.

 

Présenté en avril par Luc Chatel, à l’issue des états généraux de la sécurité à l’école, ce programme « collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite » (Clair) concerne, depuis septembre, 105  établissements concentrant les difficultés en matière de climat scolaire et de violence.


« À la rentrée 2011, nous entrerons dans la deuxième phase du système ‘‘Clair’’, qui va s’appeler « Éclair » puisqu’il comprendra aussi des écoles », a précisé Jean-Michel Blanquer, directeur général de l’enseignement scolaire (Dgesco).

 

Au final, le dispositif « Éclair » va absorber la quasi-totalité des établissements classés en réseaux ambition réussite (RAR), annonçant une profonde réorganisation de l’éducation prioritaire.

 

Cette annonce intervient un gros mois après la nomination de Christian Nique, chargé de mener une première « évaluation » du dispositif « Clair ».

 

Cinq semaines plus tard – vacances incluses –, l’ancien recteur de Nice a donc déjà conclu en faveur d’une extension… Pourtant, sur le terrain, « Clair » offre un bilan plutôt sombre.


À Marseille comme à Rouen, les personnels des établissements concernés ont réclamé leur sortie de cette expérimentation, rejetée également par tous les syndicats.

 

Ces derniers dénoncent un dispositif dérogatoire permettant, entre autres, aux chefs d’établissement de recruter directement les enseignants « sur profil ».

 

Selon Jean-Michel Blanquer, les écoles labellisées « Eclair » ne seront pas, contrairement aux collèges et aux lycées, concernées par cette possibilité de recrutement.

 

En colère, les syndicats ont déploré hier « l’absence de concertation ».


« Au-delà des questions de statut, le gouvernement fait l’amalgame entre la difficulté scolaire et les questions de violence, déplore Frédérique Rolet, co secrétaire général du Snes-FSU. C’est très inquiétant. »

Source : Laurent Mouloud dans L’Humanité

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   

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4 Commentaires sur

Tout devient « clair » pour l’éducation prioritaire ? Oui, le passage en force comme règle gouvernementale

  • un profNo Gravatar |

    le système d’enseignement et d’éducation continue à être scrupuleusement dérégulé. jusqu’à quand? je veux bien qu’on expérimente, mais encore faudrait-il le faire de façon logique, ce qui n’est pas le cas, des décisions arbitraires sont prises, sous couvert de rapport et autres comptes rendus de missions. Tous les trois ans, un nouveau rapport, un nouveau projet… un côté éphémère qui ne permet aucune analyse. mais au fond, est-ce bien une amélioration du système que veut ce gouvernement? veut-il vraiment une réelle égalité des chances et une disparition de l’illettrisme? je crains que la réponse soit « non », la logique qu’il emploie est uniquement gestionnaire et comptable. des collèges qui choisissent leurs enseignants…, ce qui va entraîner l’augmentation des inégalités… Est-on toujours dans l’éducation NATIONALE?

  • TwiggyNo Gravatar |

    Clair, Eclair, moins Clair, plus Clair du tout… Je crois que c’est dans l’Education Nationale qu’il y a le plus de réformes et d’expérimentations de toutes sortes. On se moque de l’état dans lequel vont en sortir les pauvres cobayes. Ils n’ont pas encore l’âge de voter…

  • SophieNo Gravatar |

    Je propose un projet pour l’école de l’Elysée, qui laisse à désirer depuis quelques années : apprentissage de la politesse (une heure par jour), maîtrise de la syntaxe française, une semaine entière sur l’utilisation du subjonctif, et surtout un entraînement intensif sur l’ECOUTE des autres, suivi par une session ENTENDRE ET COMPRENDRE; Vite, ça urge !

  • GéraldineNo Gravatar |

    Sophie, je vois déjà d’ici les plus mauvais élèves et donc… les plus violents…?

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