Le Blog de Pierre VERGÈS

 Le gouvernement a décidé qu’il devait être exemplaire, en appliquant à lui-même les décisions prises pour le commun des mortels.

C’est à partir de ce postulat qu’il a annoncé son intention de réduire les salaires du président de la République et des ministres du gouvernement.

Un gel qui devrait durer jusqu’à 2016. 

C’est se moquer de la tête des Français et des Réunionnais.

Car le salaire des ministres est soumis à la loi et plus spécifiquement au décret du 26 août 2002.

En clair, ce décret explique qu’un ministre gagne le double de la moyenne des salaires des fonctionnaires les plus haut gradés dans la fonction publique d’Etat.

En 2005 (c’est loin), un ministre gagnait 14 117 € par mois :

une indemnité de base de 11 029,35 €,

une indemnité de résidence de 330,88 € et

une indemnité de fonction non imposable de 2 .757,33 €.

Il peut aussi avoir

un logement de fonction,

l’accès gratuit au réseau SNCF,

une voiture de fonction avec chauffeur,

le remboursement de ses déplacements aériens).

Les cumuls sont possibles mais limités et le ministre peut gagner jusqu’à 21.176 euros.

Certains se font même rembourser leurs achats de cigares ou leurs frais de blanchisserie…

Un secrétaire d’Etat touchait 13 411 € dont

une indemnité de base de 10 477,88 €,

une indemnité de résidence de 314,33 € et

une indemnité de fonction non imposable de2 619,47 €) .

Avec les mêmes avantages que les ministres ; le cumul avec des indemnités de mandat électifs peut lui faire toucher jusqu’à 20.117 €.

Le premier ministre gagne 60% de plus que ses ministres.

En 2005, la rémunération était de 22.249 € mensuel.

Ces chiffres ont été donnés par le député socialiste Derosière.

Et ils ont depuis, augmenté, puisque les salaires des fonctionnaires ont été réévalués à la hausse.

Quant au président de la République, il s’est octroyé une belle augmentation en 2007, à son arrivée à l’Elysée : 172% d’augmentation.

Et de nombreux avantages, les autres plus une mise à disposition d’une flotte d’avions (et maintenant Air Sarko one), des résidences secondaires, etc.

Mais le gouvernement a décidé, en 2010, de bloquer le point d’indice qui sert à calculer les salaires dans la fonction publique d’Etat.

Donc, de fait, les salaires des ministres sont bloqués.

L’annonce de Fillon est donc de la pure vantardise et une provocation inutile.

Baroin, en 2010, avait fait aussi dans la provoc’ quand l’idée avait été lancée de baisser le salaire des ministres.

Cette proposition relevait, selon Baroin, uniquement d’un « flot de facilité et de poujadisme, de démagogie ».

En, 2010,

un ministre allemand gagnait 12.860 €,

un suédois 12.012 €,

un belge 10.726 €,

un anglais 9.483 €,

un italien 9.232 € et

un espagnol 5.749 €.

Et ce « pauvre ministre » italien avait vu son salaire baisser de 15%, à la demande du ministre de… l’économie.

Au Portugal et en Espagne, les ministres avaient eux aussi accepté de revoir leur salaire à la baisse.

Quant aux députés UMP, ils ont refusé de baisser leurs indemnités de 10%.

Heureusement que notre candidat, François Hollande, n’a pas cette vision.

Invité par la télé, il a dit :

« Si je suis élu président de la République, si je forme un gouvernement, il n’y aura non pas un gel, il y aura une baisse de 30% du salaire du président de la République et des ministres ».

C’est déjà un pas considérable. Mais on pourrait aussi étendre la l’idée d’un gel – voire d’un baisse – des salaires des conseillers régionaux ou généraux. Et si nous, les socialistes, on donnait l’exemple ?

Mialy