Élections présidentielles – Les nouveaux équilibres des forces politiques avant les élections législatives

 

   Lu dans la Gazette des communes l’analyse suivante, sous le titre  « Géographie du vote présidentiel : les nouveaux équilibres des forces politiques avant les élections législatives » :

 

« Le deuxième tour de l’élection présidentielle du 6 mai 2012 qui a vu le socialiste François Hollande l’emporter avec 51,62% des suffrages dessine une nouvelle carte géographique des forces politiques dans l’Hexagone et entretient le suspens pour les élections législatives en juin prochain.

 

Plus de 18 millions de suffrages se sont portés sur François Hollande, 16,9 millions sur Nicolas Sarkozy selon la totalisation finale du ministère de l’Intérieur portant sur plus de 46 millions d’inscrits et 37 millions de votants.

Le taux d’abstention s’est élevé à 19,66%.

 

La France de droite a été réduite géographiquement à la portion congrue au second tour de l’élection présidentielle, dessinant un arc de cercle partant de la Vendée, remontant au nord de Paris pour occuper une grande partie de l’est du pays jusqu’à la Méditerranée.

 

14 régions métropolitaines sur 22

  

Le socialiste François Hollande l’a emporté dans 14 régions métropolitaines, dans tout le centre de la France et le Sud-ouest, ainsi qu’en Bretagne et dans le nord (Nord-Pas-de-Calais et Picardie).

 

Il est sorti nettement en tête dans la première région française, l’Ile-de-France (53,3%), où il s’impose dans cinq des huit départements.

 

L’outre-mer a majoritairement choisi François Hollande.

Guadeloupe, Martinique et la Réunion sont les trois départements qui ont fourni ses plus beaux scores au candidat socialiste, autour de 70%.

 

Le président sortant Nicolas Sarkozy n’est arrivé en tête que dans huit régions, conservant à la droite ses fortes positions depuis les frontières luxembourgeoise et allemande jusqu’à la Méditerranée.

 

La droite garde de peu les régions Centre (50,5%) et Franche-Comté (51%), se maintient bien en Rhône-Alpes – région la plus riche après l’Ile-de-France – et se renforce en Provence-Alpes-Côte d’azur, grâce au bon report des voix de Marine Le Pen sur Nicolas Sarkozy, qui y obtient 57,6% des suffrages.

 

À l’image du vote FN, historiquement fort dans la partie orientale du pays, « le clivage Est-Ouest est de plus en prononcé », relève Jérôme Fourquet (Ifop).

 

31 départements basculent à gauche


La poussée de la gauche est encore plus spectaculaire par département.

 

François Hollande domine dans 65 départements ou collectivités outre-mer, 31 basculant de droite à gauche. Aucun département favorable à Ségolène Royal en 2007 n’a choisi le président battu

.

La façade Est du pays exceptée, la gauche progresse en milieu urbain comme en milieu rural.

 

Témoins les départements de la Sarthe, fief de François Fillon, du Calvados et du Morbihan remportés par François Hollande dans l’ouest, où la droite ne tient plus que des poches résiduelles. Ou le Cantal et la Haute-Loire, représentatifs de la montée de la gauche dans le centre de la France.

 

Carton plein en milieu urbain


Les grandes villes, qui concentrent une grande part de la population, ont presque toutes fait le choix du candidat socialiste.

 

Outre dans ses traditionnels points forts (Rennes, Nantes, Clermont-Ferrand, Toulouse, Grenoble, …), la gauche est majoritaire à Marseille (50,87%), une ville détenue par l’UMP et où le Front national est fort, ainsi qu’à Paris (55,6%), où Nicolas Sarkozy était arrivé premier en 2007.

 

À l’inverse, la droite s’enracine dans les territoires péri-urbains, distants de 30 à 50 km des grandes métropoles, et « colonisés » par des personnes modestes chassées des centres urbains par la spéculation immobilière.

 

« Il y a là l’émergence d’un clivage profond » au plan électoral, note M. Fourquet.

En région parisienne, la Seine-et-Marne, conservée par la droite et où le FN est fort (près de 20% au 1er tour), est représentative de cette évolution.

 

Paris bascule à gauche 


François Hollande s’est imposé dans les quartiers populaires d’Ile-de-France et à Paris ainsi que dans certaines communes dirigées par des ténors de l’UMP, dont Meaux (Seine-et-Marne), la ville de son numéro un Jean-François Copé.

 

Pour la première fois sous la Ve République, un candidat de gauche est en tête dans la capitale lors d’une élection présidentielle : François Hollande a remporté un succès inédit avec 55,60%, dépassant de très loin le score de Ségolène Royal en 2007 (49,81%).

 

La droite recule dans certains de ses bastions historiques comme le VIIe ou le XVIIe.

 

Confortant la tendance du premier tour, François Hollande s’impose dans les quartiers populaires. En Seine-Saint-Denis, il l’emporte massivement avec 65,32% des suffrages, contre 34,68% pour Nicolas Sarkozy.

 

La bataille des législatives a déjà commencé


Le soir de son élection, le nouveau président de la République François Hollande a demandé « une majorité » à l’Assemblée nationale.

 

Les Français sont en effet amené à voter les 10 et 17 juin 2012.

Ils ont toujours donné une majorité dans la foulée du président qu’ils venaient d’installer à l’Elysée : Mitterrand par deux fois en 1981 et 1988, après dissolution, et Chirac en 2002.

 

La question pour la gauche est de confirmer la victoire présidentielle (51,67%), qui a été plus étroite qu’espérée au PS.

 

Stéphane Le Foll, proche de François Hollande, a prédit mercredi 9 mai « un accord » entre partis de gauche sur des candidatures communes dans les circonscriptions où la gauche risque d’être éliminée au premier tour.

 

Pour sa part, la patronne du PS, Martine Aubry, a affirmé que les discussions entre partis de gauche étaient « en bonne voie » pour avoir un candidat unique dans 55 circonscriptions au deuxième tour.

 

Forts de leur accord scellé à l’automne avec le PS, mais handicapés par le score calamiteux d’Eva Joly, les écologistes comptent eux obtenir entre 18 à 24 députés, contre 4 sortants, de quoi former un groupe parlementaire.

 

Le Front de Gauche (FG) avec les 11,1% de Jean-Luc Mélenchon veut aussi jouer sa carte et espère un groupe renforcé jusqu’à une trentaine de députés (19 sortants dont 16 PCF et apparentés).

 

Il va discuter avec le PS là où le FN pourrait empêcher la gauche d’être présente au second tour, proposant « un bouclier anti-droites ».

Car le FN compte bien jouer les trouble-fête.

 

D’après les résultats du premier tour de Marine Le Pen (17,9% des voix), de nombreuses triangulaires sont en effet possibles, mais ce seront plutôt des duels FN-PS ou FN-UMP.

 

Quelques députés frontistes pourraient faire leur entrée au Palais-Bourbon, après 14 ans d’absence.

 

La présidente du FN, Marine Le Pen, exclut « tout accord entre partis » avec l’UMP, mais ne se déclare « pas fermée » à une « entente » et à des « discussions », « au cas par cas », avec des candidats UMP aux prochaines législatives.

 

L’UMP – avec 305 députés sortants – s’est placée immédiatement sur le terrain d’un « troisième tour » et réclame un « équilibre des pouvoirs ».

  

Lien : http://www.lagazettedescommunes.com/112846/geographie-du-vote-presidentiel-les-nouveaux-equilibres-des-forces-politiques-avant-les-elections-legislatives/

 

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