Décryptage de l’Emission « Devant La Réunion » du lundi 22 avril à laquelle j’étais invité

 Souvenir : illustration d’un dossier maîtrisé selon les services de l’Etat, et le Gouvernement UMP de Sarkozy. La remise du prix national des PPP pour la maîtrise des délais pour un dossier reconnu complexe, qui méritait une rallonge financière de l’Etat. Hélas, Didier Robert, résolu à détruire le Tram Train, est passé par là !

 

Lundi 22 avril 2013, j’ai été l’invité sur Réunion 1ère dans l’émission « Devant La Réunion », animée par Sophie Person et Yves Montrouge, le rédacteur en chef du JIR.

 

Sophie Person : Bonsoir, Devant La Réunion, 30 minutes 100 % politiques, une émission en partenariat avec le JIR et Clicanoo. Avec nous, pour interroger l’invité de ce soir qui est Pierre Vergès, le rédacteur en chef du JIR. Yves Montrouge, bonsoir…

 

Yves Montrouge : Bonsoir…

 

Sophie Person : Municipales, reconstruction du PCR, on en parle dans un instant avec le vice-président du Conseil général. Pierre Vergès, bonsoir…

 

Pierre Vergès : Bonsoir…

 

Sophie Person : Merci d’abord d’avoir accepté notre invitation…

 

Pierre Vergès : Merci à vous…

 

Sophie Person : Alors le PCR est en pleine reconstruction depuis le mois de juin dernier, et un futur congrès est prévu en juin. En attendant, on a donc appris hier que le maire du Port, Jean-Yves Langenier, ne se représentera pas en 2014. C’est Henri Hyppolite qui sera le candidat du PCR. Ça y est, ça bouge au Parti Communiste Réunionnais ?

 

Pierre Vergès : Ça bouge toujours. Peut-être pas assez pour certains, mais ça bouge. 

En tout cas, effectivement, je pense que ça se situe dans le droit fil de ce que l’on devrait en principe consacrer dans l’avenir. 

C’est que l’on n’a pas forcément une horloge qui nous dicte qu’à un mois seulement des élections, on connaît quel est le candidat qui va conduire une liste. 

Parce que, comme l’a souligné Jean-Yves Langenier, aujourd’hui, pour faire une liste « ouverte », il faut qu’il y ait quand même des consultations, et il faut laisser aussi le temps à la population d’être informée de la nouvelle équipe et du style déployé…

 

Yves Montrouge : Ça bouge, mais on a l’impression que ça ne bouge pas trop avec vous…

 

Pierre Vergès : C’est-à-dire ?

 

Yves Montrouge : Je ne sais pas, on ne vous voit pas trop, on ne vous entend pas trop… enfin si, sur votre blog…

 

Pierre Vergès : On me lit beaucoup, je crois…

 

Yves Montrouge : On va en parler tout à l’heure…

 

Pierre Vergès : Moi je pense qu’effectivement, si j’ai quelque chose à dire, je le dis. Si je n’ai rien à dire, je ne vais pas inventer quoique ce soit. 

J’ai des dossiers importants à traiter en tant qu’élu. 

Je me suis assigné de remplir cette tâche avec la plus grande loyauté auprès de la Présidente, qui me donne des délégations et qui me fait confiance. 

Je crois que ces dossiers avancent. Pour moi, ça me suffit. Je n’ai pas besoin forcément besoin d’être sous les projecteurs…

 

Yves Montrouge : On a parlé de liste « ouverte », effectivement, en 2014, qui sera menée par Henri Hyppolite. Vous serez sur cette liste ?

 

Pierre Vergès : Non. Je peux le dire dès maintenant.

D’une part, je ne le souhaite pas.

D’autre part, il faut y être éligible.

Et troisièmement, ma satisfaction, c’est de voir qu’il y a au Port une relève qui peut assumer le bilan, construire une équipe où il y a une cohésion, et présenter un projet qui, je pense, devra recueillir sans problème l’assentiment des électeurs…

 

Yves Montrouge : Vous avez été maire du Port, à un moment donné…

 

Pierre Vergès : Oui, c’est assez vieux tout ça…

 

Yves Montrouge : Mais ça ne vous dit plus rien ?

 

Pierre Vergès : Personnellement non.

Je pense qui si c’était une obligation, ça serait à mon avis un constat d’échec.

Dans la mesure où je proclame, par mes écrits sur mon blog, ou autre, qu’il doit y avoir l’émergence de nouveaux cadres, pour peu qu’on les aide, et non pas qu’on les accable…

 

Yves Montrouge : Là, vous rejoignez effectivement ce qu’a dit Jean-Yves Langenier hier. J’allais vous le demander : vous approuvez son attitude, c’est-à-dire laisser la place aux jeunes, et tourner la page…

 

Pierre Vergès : Je crois qu’il n’a pas dit « laisser la place aux jeunes ».

Il a dit que lui, il souhaitait tourner la page, conformément à ce qu’il avait exprimé en 2008, lorsqu’il lui avait été demandé de reconduire cette liste, tant par les membres de la section du Port que par la direction du Parti.

Et la tâche qu’il s’est assigné, c’est de préparer cette relève.

Et je pense que cette relève, lorsqu’on parle de jeunes, ça me fait sourire et ça me réconforte.

Parce que ce n’est pas faire injure à Henri Hyppolite, que de dire qu’il a mon âge, c’est-à-dire 55 ans.

 

Sophie Person: 52 exactement…

 

Pierre Vergès : 52 ? Non, non, il a 55 ans. Mais bon, je veux dire que ce n’est quand même pas vieux, je l’espère…

 

Sophie Person : Ce n’est pas jeune non plus…

 

Pierre Vergès : Ecoutez, si la tâche d’un parti, c’est de faire que demain, ce ne soit que des jeunes de 18 ans, et je crois qu’il y en avait qui souhaitait que l’âge de la majorité soit encore abaissé, qui soient candidats, ce n’est pas sérieux…

 

Sophie Person  Yves Montrouge : Il faut des jeunes et de l’expérience également…

 

Pierre Vergès : Il faut les deux, sauf à faire une loi interdisant à des personnes au-delà d’un certain âge de pouvoir s’occuper de la vie de la cité.

Je crois que ce n’est pas juste.

Je pense qu’il faut allier cette expérience à un nouveau style qui réponde beaucoup plus au sentiment exprimé par les jeunes, c’est d’avoir aussi des représentants (jeunes) qui s’occupent de la vie de la cité…

 

Yves Montrouge : Et quand Jean-Yves Langenier dit que c’est pour des raisons personnelles, vous l’expliquez comment ? Il y a un peu de déception là-dedans, des résultats des législatives ?

 

Pierre Vergès : Non, je ne le pense pas. En 2008, il avait été quand même candidat, avec une élection qui s’était bien passé en 2001…

 

Yves Montrouge : Mais il s’est quand même passé des choses depuis, dans la vie du Parti Communiste Réunionnais, les défaites…

 

Pierre Vergès : Je crois savoir qu’il l’a exprimé très bien hier, mais apparemment, ça n’a pas été très bien compris : c’est qu’il ne va pas quitter la vie politique.

Certains ont souligné qu’à partir du moment où l’on n’est plus maire, on quitte la vie politique.

Je pense que c’est une erreur. Il va continuer à s’impliquer…

 

Yves Montrouge : Il a dit qu’il ne sera plus sur la liste…

 

Pierre Vergès : Oui, et ce n’est pas pour ça qu’il ne s’occupera plus de politique.

Il l’a exprimé, cette implication, ce sera aussi par l’intermédiaire de sa présence dans la vie associative.

Or, je pense qu’au Port, c’est un élément très important…

 

Yves Montrouge : Conseiller de M. Hyppolite, a-t-il dit…

 

Pierre Vergès : Eh bien oui, voilà, tant mieux, peut-être au cabinet, pourquoi pas, mais je ne crois pas…

 

Sophie Person : Peut-être au cabinet, pour inverser les rôles. Henri Hyppolite est déjà conseiller général. En septembre dernier, lors de la grande réunion du Parti Communiste Réunionnais à La Rivière Saint-Louis, si ma mémoire est bonne, et j’ai regardé les documents, il était bien écrit qu’on allait arrêter le cumul des mandats. Déjà, ça part mal…

 

Pierre Vergès : Non, ça veut dire peut-être qu’après, il y aura une élection permettant à quelqu’un d’autre de le suppléer pour qu’il soit dans une situation de conformité de « une personne, un mandat ». 

Mais je veux dire que ce n’est pas parce qu’on a un mandat qu’on ne doit plus pouvoir se présenter à une autre élection parce que (sous le motif erroné que) à ce moment-là ce serait trahir cet objectif poursuivi. 

Et je pense que dans ce cadre-là, Henri Hyppolite va tout faire pour trouver les voies et moyens afin de se libérer d’autres obligations, de telle sorte qu’il s’occupe complètement de la vie de la cité. 

Maintenant, je crois que lorsqu’il y a un objectif tel que celui fixé de « une personne, un mandat » pour un parti, c’est un objectif qui doit être fait non pas avec une extrême naïveté, mais au contraire une extrême prudence. 

De telle sorte que l’on n’envisage pas, à partir d’un rajeunissement des cadres appelés à remplir des fonctions électives, de remettre tout en cause, de faire table rase du passé, et puis après se dire » pourquoi on a fait ça ? », alors qu’on a au contraire à assurer la cohésion, et la continuité aussi, d’une démarche et d’une politique. 

Je pense que ce qui se passe au Port ne peut pas forcément être appliqué ailleurs. Mais ça ne veut pas dire qu’ailleurs l’objectif n’est pas poursuivi…

 

Yves Montrouge : Faire table rase du passé, c’est effectivement une expression que j’ai vue sur votre blog. Quand vous l’écrivez, vous avez le regard qui se tourne vers l’Est, vers Saint-André ?

 

Pierre Vergès : Non, là c’est vers vous que mon regard se porte, et je ne sais pas si vous êtes situé à l’Est dans ce studio…

 

Yves Montrouge : Je suis de l’Est, c’est pour ça…

 

Pierre Vergès : En tout état de cause, non. Quand je dis « faire table rase du passé », c’est dépasser les conflits qui ont pu surgir, mais les dépasser, et non pas les ignorer. 

Ce n’est pas faire comme d’autres, essayer de condamner une partie des personnes qui ont mené le Parti à des succès, mais aussi à des échecs. 

De toute façon, la vie d’un parti n’est pas faite que de succès. Elle est faite aussi d’échecs. 

Je l’avais dit en 2001, dans un studio qui n’était pas identique à celui-ci, qui était là-bas au Barachois, « la vie politique, ça va, ça vient ». On a des victoires, mais on peut connaître aussi des défaites. 

C’était en 2001. Et je crois qu’en 2004, on avait eu une divine surprise aux élections régionales…

 

Yves Montrouge : Quand vous dites  « d’autres qui reprochent des défaites au Parti », vous pensez à qui ? Appelons un chat un chat…

 

Pierre Vergès : On sait que Eric Fruteau a fustigé la direction du Parti, estimant qu’elle avait failli, alors même qu’on sait que des personnes ont contribué à ce que ces échecs soient provoqués. 

Donc, je pense que revenir simplement sur le fait que Michel Vergoz a refusé au 2ème tour de faire élire une liste de progrès, pour qu’on se distingue de tous les résultats qui ont eu lieu aux régionales sur le territoire de la République, n’est pas en tout cas un argument suffisant. 

Je pense qu’il faut qu’on s’en prenne déjà à nous-même dans la gestion de notre campagne. 

Mais je pense aussi que certains ont beaucoup aidé à ce que l’on n’ait pas au 1er tour un score suffisant, pour ensuite au 2ème tour être « balayé »…

 

Sophie Person : Pourquoi ces invectives ? Parce que c’est quand même assez violent, par réseaux sociaux interposés, entre Eric Fruteau et vous-même, alors que la rupture est consommée : il est passé au PLR, le parti d’Huguette Bello, dont il est vice-président……

 

Pierre Vergès : Vous parlez d’invective. Moi, je ne parle pas d’invective, en ce qui me concerne. 

Lorsque j’ai fait mon article sur la trajectoire personnelle, j’ai souligné que c’est cette trajectoire personnelle qui le conduit là où il est. 

Et si je me permets de le dire, c’est parce que lorsqu’il a été candidat, il a été candidat du Parti. Il ne l’est plus. 

Mais ce n’est pas parce qu‘il ne l’est plus que je ne peux pas analyser les raisons qui ont conduit à ça alors que nous avons été aussi dépositaires de cette candidature puisque nous l’avons encouragée. 

À partir de ce moment-là, si on n’a pas le droit de parler des erreurs commises par quelqu’un qui s’est présenté sous l’étiquette… enfin, avec le soutien du Parti, pas sous l’étiquette du Parti, là ça devient difficile. Il n’y a plus de démocratie…

 

Yves Montrouge : Vous parlez de « sale boulot » de Fruteau, de Nativel, de Picot…

 

Pierre Vergès : En 2007 ! Et je l’ai dit à la direction du Parti…

 

Yves Montrouge : En 2007, effectivement, quand vous étiez candidat dans la 5ème circonscription…

 

Pierre Vergès : Absolument, et tout le monde sait qu’ils ne m’ont pas aidé ! 

J’en ai subi les conséquences, mais c’est aussi le Parti qui en a subi les conséquences. 

Et j’avais déjà effectivement alerté la direction pour qu’il y ait un débat là-dessus. 

On voit que, à encourager les personnes dans leurs turpitudes, ça les enhardit. Et après ça va beaucoup plus loin et ça ne touche plus seulement la personne de Pierre Vergès…

 

Yves Montrouge : Vous fustigez effectivement les trajectoires personnelles d’Eric Fruteau, d’Alamelou, d’Huguette Bello, mais vous vous en prenez aussi aux errements et aux hésitations du Parti, c’est-à-dire que vous critiquez aussi le Parti…

 

Pierre Vergès : Je viens de le dire…

 

Sophie Person : Vous estimez que le Parti n’a pas été assez sévère…

 

Pierre Vergès : Lorsque Yvan Dejean souligne, par voie de presse interposée, et sur son blog je crois, que « nous avons tiré les leçons », eh bien j’en tire la conclusion que si ces leçons sont tirées, on peut en parler… à moins qu’au contraire, il faille tirer les leçons et les garder secrètes. 

Je ne ferai pas injure à Yvan Dejean, et franchement, là-dessus, ce serait ridicule. 

Donc, je peux en parler, et je sais qu’effectivement, nous devons tirer les conséquences de nos errements.

Et on a perdu des camarades qui ont été pourtant fidèles pendant des décennies à nos côtés.

 

Yves Montrouge : Et vous pensez les récupérez aux prochaines municipales, à Saint-André par exemple ?

 

Pierre Vergès : Je n’en sais rien. 

Ce que je sais, c’est que si nous ne sommes pas nous-mêmes, si nous ne retrouvons pas une lisibilité auprès de l’opinion, l’opinion ne comprendra plus rien. 

Un exemple que j’ai cité, c’est de savoir quelle est notre stratégie auprès du PLR. 

J’ai souligné ici à un moment donné que, quels que soient les partis, on pouvait avoir, à partir du moment où il y avait un projet partagé, des alliances de circonstances. 

Il n’en demeure pas moins que je parlais de partis, et pas de personnes qui, à un moment donné, ont souligné que leur objectif principal était de nous affaiblir, après avoir profité de notre Parti.

 

Yves Montrouge : Parce que vous le dites par exemple à Eric Fruteau, quand vous écrivez, noir sur blanc, qu’il a utilisé le Parti, qu’il s’en est servi, et puis qu’il l’a jeté…

 

Pierre Vergès : Ben oui ! Ecoutez, il se fait élire sous l’étiquette du Parti. Ensuite, il le fustige. Je pense que ça aurait été plus honnête, si tant est…

 

Yves Montrouge : Il fustige la « familiocratie » Vergès…

 

Pierre Vergès : Mais je suppose que ça n’a pas été la révélation par l’illumination du soir de la victoire de 2008 ! 

Ça veut dire donc que ces griefs, il les avait auparavant. 

Moi, je ne me cache pas, je souligne, sur mon blog notamment, par écrit, que nous avons à tirer les leçons de nos errements. 

Je pense qu’il serait bien qu’il souligne honnêtement que c’était depuis bien avant qu’il avait ce contentieux avec nous. 

Qu’il a réfréné ses ardeurs, qu’il a d’abord été élu grâce à nous, qu’il a poursuivi cela lorsque Gélita Hoarau allait jour après jour aider Michèle Caniguy devant celui qui, paraît-il, a peur de lui, Jean-Marie Virapoullé, puisqu’il s’est présenté à Cambuston et non pas contre lui en ville… 

Et je pense que ce n’est pas très très « fair-play », si l’on peut dire, que d’utiliser les gens, et ensuite de les jeter…

 

Yves Montrouge : Cela dit, le Parti, le PCR, l’a quand même investit aux législatives de 2012…

 

Pierre Vergès : Je sais, et vous savez ce que j’en ai dit, puisque Jean-Hugues Ratenon avait la faveur de la majorité des sections. 

Et à vouloir trop ménager la chèvre et le chou, eh bien la chèvre mange le chou et après le loup mange la chèvre…

 

Sophie Person : C’est ce que vous dénoncez aujourd’hui. On a envie de savoir aussi, Pierre Vergès, qui reprendra la tête du PCR dans les semaines à venir, c’est juin (le Congrès).

 

Pierre Vergès : Attendez, je vais regarder ma boule de cristal, je vais la toucher, là on ne le voit pas derrière le micro. Mais ça, c’est la boutade pour vous dire que je n’en sais rien…

 

Sophie Person : Est-ce que ce sera bien une direction collégiale ?

 

Pierre Vergès : Je n’en sais rien…

 

Sophie Person : Vous ne participez pas aux travaux de la reconstruction ?

 

Pierre Vergès : Depuis quelques temps, je ne suis plus participant…

 

Yves Montrouge : Pourquoi ?

 

Pierre Vergès : Parce que j’estime qu’il y a un certain nombre de propositions qui ont été faites, qui n’ont pas recueilli l’assentiment. 

Je prends acte, notamment qu’il n’y a pas l ‘expression dès à présent de notre position politique quant à la stratégie à avoir pour les années à venir, notamment par rapport au PLR. 

Deuxièmement, qu’une des critiques qui avait été formulée contre le Parti, c’était son manque d’unité, les volontés de trajectoires personnelles comme je le souligne, etc. 

Et je disais que pour donner un cinglant démenti à des impressions qui trouvent, parce qu’« il n’y a pas de fumée sans feu », un sentiment partagé par beaucoup de gens, et qui ont peut-être été amplifiées, nous avions la possibilité d’être dans l’action, sur le terrain, sur les ronds-points, tous ensemble. 

Et voir un certain nombre de personnes ensemble, ça aurait été quand même assez instructif. 

Parce que lorsque je l’avais proposé, c’était avant la rupture consommée, avec notamment Huguette Bello et Eric Fruteau. 

Et on aurait eu tout ce monde là au pied du mur, devant leurs responsabilités pour venir ou non ensemble. 

Cela aurait été pour les gens réconfortant que de voir des personnes qui ont quelques contentieux se retrouver ensemble parce que l’intérêt général du Parti aurait primé. 

Cela n’a pas été fait. Et ce n’est toujours pas fait. Moi, ça m’interpelle…

 

Sophie Person : Vous auriez voulu, Pierre Vergès, si je vous suis bien – vous parlez un peu avec des périphrases, mais je vais essayer traduire et d’expliquer ce que moi j’ai compris dans ce que vous avez dit – en fait vous regrettez que  les conflits avec Huguette Bello, avec Eric Fruteau, n’aient pas été mis sur la table, de façon franche et claire au sein du Parti, pour essayer de trouver une solution ?

 

Pierre Vergès : Pas véritablement. C’était de dire que quels que soient les conflits, s’ils n’arrivent pas au stade de rupture, cela nécessite alors qu’on montre notre volonté de dépasser nos divergences pour réaliser ces convergences dans l’action sur le terrain…

 

Sophie Person : Et ça n’a pas été fait ?

 

Pierre Vergès : On aurait pu avoir, de manière cocasse, peut-être deux personnes – mais là, je vous laisse à votre imagination créative – l’une à côté de l’autre, en train de distribuer les tracts, en train de dire que même si on a des problèmes entre nous, c’est ça qui prime…

 

Yves Montrouge : Mais là c’est fini, la rupture est consommée…

 

Sophie Person : Ça n’a pas été fait, c’est ce que vous dites…

 

Pierre Vergès : Avec certains… Huguette Bello, Eric Fruteau, Daniel Alamélou, mais ils ne sont pas le nombril du monde. Il y a d’autres personnes qui sont là…

  

Yves Montrouge : Oui, mais elles sont à la tête de municipalités, enfin, pas n’importe lesquelles… je veux dire Saint-Paul, Saint-André…

 

Pierre Vergès : Comme on dit : « pourvu que ça dure »… En ce qui me concerne, ce n’est pas à eux que je pense. Je pense à nos camarades.

 

Sophie Person : Et c’est pour ça que vous vous êtes retiré ?

 

Pierre Vergès : … Il faut que nous nous retrouvions parce que le Parti Communiste Réunionnais, à mon humble connaissance, pour avoir participé à des batailles, d’avoir été témoin dans ma jeunesse aussi des batailles menées par les aînés, était caractérisé…

 

Yves Montrouge : Là j’ai l’impression qu’aujourd’hui vous tournez le dos à Huguette Bello, à Eric Fruteau…

 

Pierre Vergès : Je termine, si vous voulez bien…

 

Yves Montrouge : Mais vous tournez le dos également au PCR reconstruit…

 

Pierre Vergès : Je termine, si vous voulez. Je pense qu’avec ces personnes, se retrouver dans l’action permettra aux gens de dire : « ils ont purgé tel ou tel contentieux ». 

C’était en tout cas plus que fondamental lorsqu’il n’y avait pas encore eu la rupture avec ces personnes qui se sont retrouvées au PLR. 

Aujourd’hui, cela m’apparaît aussi important que nous nous retrouvions, sans Bello, sans Fruteau ou autres, mais ensemble dans l’action. 

Pas le 1er Mai. Le 1er Mai, on va se retrouver. À un congrès aussi. Mais je crois que les gens ont besoin de nous voir dans l’action, et partout…  

 

Yves Montrouge : Qu’est-ce que vous entendez par « dans l’action » ?

 

Pierre Vergès : Est-ce qu’il n’y a pas des problèmes posés aux jeunes, aux moins jeunes, aux retraités, aux personnes qui sont licenciées, seniors, et qui sont aujourd’hui déçus aussi de la politique qui n’est pas assez audacieuse…

 

Yves Montrouge : Vous reprochez à l’actuel PCR reconstruit de ne pas être sur le terrain, par exemple quand il y a des émeutes ?

 

Pierre Vergès : Absolument pas. Moi je pense que si on se met sur le terrain simplement parce que des circonstances externes le dictent, ça n’a pas de sens. 

Nous avons, nous, construit l’autorité du Parti en étant partout sur le terrain, et sans visa, à l’intérieur de l’Île…

 

Yves Montrouge : Mais ça viendra peut-être, parce que là, pour l’instant, le PCR n’est pas encore totalement reconstruit, il attend son congrès de juin, et ça va peut-être se faire. Et vous, malgré tout, vous prenez vos distances…

 

Pierre Vergès : Moi je pense que lorsque le Congrès se fera, il faut que l’opinion sache déjà que l’unité s’est déjà réalisée. Et moi, je reste convaincu que l’unité, c’est dans l’action. 

Que l’on retrouve Claude Hoarau, que l’on retrouve des camarades comme Gironcel, ou d’autres qui reviendront demain, dans l’Est ou autre, au Port, ou alors à Saint-Louis, à Saint-Paul, à Saint-André, partout ensemble, et ne pas dire « écoutez, çà c’est le problème des camarades de Saint-Paul, qu’ils se débrouillent, ça c’est les camarades du Port, qu’ils se débrouillent »… 

La marque de fabrique, à mon sens, du Parti Communiste Réunionnais, était que partout, la solidarité s’exprimait entre militants. 

Pour l’instant, je ne dis pas qu’elle ne s’exprime pas, si les camarades se retrouvent en direction collégiale. Mais moi, j’estime que c’est sur le terrain, et dans l’action, et je ne vois pas…

 

Sophie Person : Pierre Vergès, vous nous disiez prendre un peu de distance avec la reconstruction de votre Parti, qui est en cours et qui aboutira à un congrès en juin, vous vous mettez à distance. Jusqu’où ? Jusqu’à ne plus participer aux réunions ?

 

Pierre Vergès : Oui, je ne participe plus aux réunions. Ce qui ne veut pas dire que je ne suis pas prêt, en tout cas, à discuter notamment de problèmes importants. 

Lorsqu’on met en place un plan départemental des transports, lorsqu’il y a une nouvelle étape avec la mise en place d’un syndicat mixte – puisque tout le monde a désigné ses représentants – je pense que ce sont des problèmes importants qui concernent les déplacements durables. 

Et les contradictions vont surgir, parce que l’on n’aura pas les 2000 bus à ma connaissance, et là je peux le dire avec certitude…

 

Yves Montrouge : Mais ça c’est en tant que conseiller général, vice-président du Conseil général. En tant que membre du PCR, par rapport au PCR reconstruit, votre posture n’est pas très constructive, n’est pas très reconstructive…

 

Pierre Vergès : Est-ce que proposer des initiatives, les structurer, les argumenter, les écrire, sont des attitudes pas très constructives ?

 

Yves Montrouge : Vous êtes en train de nous dire que l’on ne vous écoute pas, que l’on ne vous entend pas en interne…

 

Pierre Vergès : En tout cas, on m’écoute. Maintenant est-ce que je suis entendu ? Apparemment non…

 

Sophie Person : Ce n’est pas suivi d ‘effets…

 

Pierre Vergès : Ce n’est pas suivi d’effets…

 

Yves Montrouge : C’est vrai que dans les conférences de presse, on a vu M. Dejean, Mme Faaïza Ibrahim, M. Fabrice Hoarau, mais vous on ne vous a pas vu…

 

Pierre Vergès : Ecoutez, je ne peux pas être appelé à parler au nom du Parti si je ne participe pas aux réunions…

 

Yves Montrouge : Mais là, c’est définitif ? Jusqu’au congrès en juin ?

 

Pierre Vergès : Rien n’est définitif. Par contre, moi, j’ai souligné mon attente…

 

Yves Montrouge : Qu’est-ce que vous attendez ?

 

Pierre Vergès : Je viens de souligner que pour moi, ce que j’ai appelé dans une note adressée aux militants responsables de la direction collégiale « Fraternité militante » et que l’on nous retrouve partout ensemble, ça ne recueille pas l’assentiment. 

C’est un des éléments, il y en a d’autres, concernant la possibilité de rectifier des quiproquos, des malentendus, des erreurs historiques, des erreurs d’analyse, par notamment un site internet. J’en ai parlé sur mon blog. 

Ce site internet, il ne s’est pas fait.

Il y a un blog qui point. Je ne sais pas si vous en avez entendu parler : PCR.re.

Pour l’instant, il n’est pas des plus fournis. Mais c’est déjà un début. 

Donc, je ne veux pas dire qu’ils restent inertes.

Mais il y a un problème de rythme, de priorités qui ne sont pas celles que moi j’estime les plus importantes…

 

Yves Montrouge : Vous pensez qu’il y a une tentation de mainmise de Claude Hoarau sur le PCR reconstruit ?

 

 Pierre Vergès : Non. Personnellement, je reste toujours serein…

 

Yves Montrouge : Vous souhaitiez peut-être prendre les rênes de ce Parti…

 

Pierre Vergès : Absolument pas ! Je l’ai dit. Mais quand je le dis, personne n’y croit. 

Donc je l’écris. Quand je l’écris, personne n’y croit. 

Quand j’adopte une attitude qui laisse penser que je suis prêt à assumer des responsabilités de direction, mais en tout cas pas seul, et notamment à la direction, on me dit oui, mais que ce n’est pas suffisant. 

Mais qu’est-ce qu’il faudrait que je fasse ? Que je fasse comme d’autres, que je m’agenouille devant tel ou tel bâtiment préfectoral ou autre ? 

Non, moi, en tout cas, je suis très clair, aujourd’hui, très serein. Je dis ce que je souhaite. 

Si c’est accueilli avec beaucoup d’enthousiasme, tant mieux. 

Si ce n’est pas accueilli avec enthousiasme, tant pis. 

Je pense que les gens continueront à exister, le Parti continuera à exister, et moi je continuerai aussi à exister. 

Parce qu’il n’y a pas que l’engagement au sein de la direction du Parti. 

Ça peut être aussi une contribution telle que je la fais en tant qu’élu. 

Ça peut être des conseils que je peux apporter. 

Ça peut être les suggestions sur la route du littoral que je fais. 

J’ai vu par exemple que pour la mission d’expertise économique et financière, que j’appelais de mes vœux, les élus de l’Alliance ont interpellé le Préfet qui, à ma connaissance, n’a toujours pas répondu. Ce qui est sans doute une nouvelle forme administrative de respect des élus qui posent une question par écrit. 

Mais ça, passons. Ce que je veux dire, en clair, c’est que je peux apporter ma contribution.

Mais ce ne sera qu’avec la volonté de m’épanouir dans le cadre qu’on m’offre, et non pas en m’imposant et en jouant des coudes.

 

Sophie Person : Alors deux questions, Pierre Vergès, par rapport à votre statut d’élu. Un mot sur la situation au Conseil général. Nassimah Dindar, la présidente, s’affiche très clairement avec la droite locale, aux côtés de Didier Robert par exemple, est-ce que ça remet en cause votre place dans cette majorité, et deuxièmement vous aviez annoncé vouloir démissionner, alors on en est où ?

 

Pierre Vergès : Sur la première question, Nassimah Dindar n’a jamais caché qu’elle gardait son étiquette. 

Deuxièmement, c’est vrai qu’il y a eu un certain nombre de contentieux au sein de la majorité départementale, notamment avec le groupe PS, et puis après les présidentielles – j’avais dit avant les présidentielles que les législatives et les présidentielles dicteraient un peu la stabilité ou non de cette majorité au sein du département. 

On s’est aperçu qu’il y a eu de la part d’un certain nombre de personnes élues de sa majorité des positions qui étaient un peu hostile à sa démarche. 

Elle ne s’est pas cachée aussi pour souligner qu’il n’était pas question qu’elle soit aux ordres de quiconque. 

Dans ce cadre, il faut trouver un juste milieu. 

Pour ma part, aujourd’hui par exemple, dans l’exercice de mes délégations d’élu responsable des transports, et du plan départemental des transports de demain, et également de l’agriculture, je m’aperçois que devant l’opinion, devant la presse ou autre, elle souligne son extrême confiance à mon égard. 

Je ne vois pas pourquoi en retour, je n’exprimerais pas ma loyauté.

Maintenant, ça ne veut pas dire que demain, ou après-demain, ça sera la même chose.

 

Yves Montrouge : Vous l’avez dit tout à l’heure, ça va, ça vient la politique…

 

Sophie Person : Ça va, ça vient. Alors la deuxième question…

 

Pierre Vergès : Je crois qu’il y a un éditorialiste, que je ne citerai pas, qui vient de l’Est, qui a souligné que j’ai été placé devant un embarras.

C’est qu’après avoir exprimé cette intention forte de démissionner, ma suppléante…

 

Yves Montrouge : Firose Gador…

 

Pierre Vergès : … Firose Gador, adjointe au maire du Port, s’est retrouvée employée comme assistante sociale au Conseil général. 

Ça lui pose un problème. 

Bon, mais s’il advenait que son problème soit réglé – je ne doute pas que certains qui nous écoutent auront finalement la générosité de l’employer – elle ne serait plus dépendante du Conseil général. 

Mais pour l’instant, je suis placé devant un problème. Donc si ce problème n’est pas résolu, je ne peux pas « casser la baraque », comme on dit…

 

Yves Montrouge : Parce que c’est vrai, là aussi, vous l’aviez écrit sur votre blog, dans une tribune libre…

 

Pierre Vergès : Oui…

 

Sophie Person : Vous l’aviez dit, et redit…

 

Pierre Vergès : Je n’avais pas dit « quelles que soient les conditions de telle sorte que le Parti soit dans la situation la plus difficile ». 

Donc, je conviens que c’est un argument qui m’embarrasse. 

Demain, elle n’est plus au Conseil général, je ne peux plus dire que ça lui posera problème de démissionner de son cadre professionnel pour pouvoir assumer la fonction d’élue…

 

Sophie Person : Pierre Vergès, est-ce que ce n’est pas lié aussi à ce syndicat mixte des transports qui n’était pas en très bonne voie au moment où vous aviez annoncé vouloir démissionner. …

 

Pierre Vergès : Non, non, non…

 

Sophie Person : Là, ça se fait, vous en parlez beaucoup. D’ailleurs, on peut être un peu surpris que vous défendiez quelque part le projet de Trans Eco Express de Didier Robert…

 

Pierre Vergès : Chaque fois qu’on me dit ça, ça me fait sourire.

C’est quoi le projet de Trans Eco Express ? 

Vous pouvez me le dire, parce que pour moi, c’est encore un mystère, une énigme.

Donnez-moi une seule ligne exploitée…

 

Sophie Person : Vous travaillez en bonne intelligence avec la Région sur cette question des transports…

 

Pierre Vergès : Le Trans Eco Express, je ne savais pas que c’était « travailler en bonne intelligence » avec la Région…

 

Yves Montrouge : C’est un transport en commun…

 

Pierre Vergès : Quelle est la ligne du Trans Eco Express ? Donnez-moi une seule ligne mise en place par le Trans Eco Express et exploitée par la Région…

 

Sophie Person : Il y a eu des travaux qui ont été entamés…

 

Pierre Vergès : Des travaux qui sont financés par la Région, des bus qui sont financés et exploités par des autorités organisatrices qui ne sont pas la Région. 

Donc, la Région ne joue que le rôle de banquier. 

Et vous savez, je l’ai souligné dans mon blog, que je doutais pas un instant qu’à partir du moment où le Département avait signé la convention-cadre, comme la CASUD, comme la CIVIS, comme les autres AOTU, on aurait pu avoir le financement des bus dans le cadre du Plan départemental des transports qui nécessite, parce qu’on l’exige, un renouvellement de plus d’une soixantaine de véhicules adaptés aux exigences de mobilité. 

Et vous savez combien on va avoir de la Région ? Dites un chiffre…

 

Sophie Person : Aucune idée…

 

Pierre Vergès : Zéro euro !

 

Yves Montrouge : Ah, d’accord…

 

Pierre Vergès : C’est ça le Trans Eco Express, vous allez me dire. 

Mais ce n’est pas parce qu’ils financent à zéro euro que le Département va se dire « continuons une guerre de tranchées », alors que l’on peut avoir une fédération des AOTU, à laquelle participe également la Région. 

De telle sorte qu’après, on ait une politique coordonnée qui aboutisse à l’intermodalité, c’est-à-dire que les gens n’attendent pas « 107 ans » pour pouvoir prendre un bus de la CINOR, de la CIVIS ou autre. 

Et que par ailleurs, il puisse y avoir un seul titre de transport à 2 euros permettant à quelqu’un d’aller de Saint-Denis jusqu’à Montvert-les-Hauts…

 

Yves Montrouge : Grâce à la Région qui finance les routes…

 

Sophie Person : Et les travaux qui vont avec ces bus…

 

Pierre Vergès : Mais non, absolument pas ! Les bus du Car jaune aujourd’hui ne passent pas que sur les routes nationales…

 

Yves Montrouge : Ils ne passent pas dans les airs non plus, ils roulent…

 

Pierre Vergès : Ils roulent, mais qu’on ne vienne pas me dire que c’est la route des Tamarins, faite par d’autres, qui sert demain aux cars jaunes grâce à monsieur Robert ou au Trans Eco Express. C’est un non sens…

 

Sophie Person : Pour vous, Pierre Vergès, qui pourrait prendre la tête de ce syndicat mixte des transports qui, pour faire simple, pourrait gérer de façon beaucoup plus homogène et plus simple que ce qui se fait aujourd’hui, les transports à La Réunion ?

 

Pierre Vergès : Il faut faire attention : le syndicat mixte n’a aucune compétence pour dicter l’organisation des transports au sein des AOTU, CINOR ou autre, et du département…

 

Sophie Person : AOTU, autorité organisatrice de transports urbains, je le précise…

 

Pierre Vergès : Deuxièmement, le syndicat mixte n’a aucune autorité pour imposer un titre unique de transport…

 

Sophie Person : Il sert à quoi alors ?

 

Pierre Vergès : Il sert à réunir l’ensemble des AOT pour que ces AOT décident d’une harmonisation. 

C’est un point de rencontres qui est institutionnalisé, alors qu’il aurait pu être conventionnel. C’est ce qu’on fait déjà. 

On n’a pas attendu Mme Couapel, le Trans Eco Express, M. Didier Robert, pour rencontrer les AOTU, pour leur dire que les gens réclament que le Département, par l’intermédiaire des cars jaunes, ait des lignes qui ne prennent pas 68 minutes pour sortir de Saint-Denis jusqu’à Saint-André. 

Donc ils veulent aller plus vite. 

Et en retour, puisque l’on n’a plus de multiples arrêts, il faut que CINOR d’un côté, CIREST de l’autre, s’occupent de lignes qui relèvent de leurs compétences. 

Ça, on n’a pas attendu la Région pour le faire. Et on continue. 

Néanmoins, si la Région intervient demain – non pas pour financer nos bus, on a tiré un trait dessus – mais pour financer dans le cadre de l’obligation de mise en conformité non seulement des infrastructures telles que les gares routières, mais également les points d’arrêts, pour les rendre accessibles aux personnes à mobilité réduite, on ne va quand même pas cracher dessus… 

Mais là, on le souhaite, c’est un souhait. C’est un vœu exprimé maintenant auprès de la Région…

 

Sophie Person : Vous pourriez présider ce syndicat mixte ?

 

Pierre Vergès : N’importe quel délégué, élu par son AOT au sein du syndicat mixte, peut présider ce syndicat. 

Néanmoins, je pense que si l’on veut montrer la détermination des différentes AOT à prendre en compte un fait important, qui est celui de l’harmonisation des déplacements sur un territoire aussi contraint que ce territoire insulaire de La Réunion, il faut que ce soit incarné par des personnes qui ont une autorité forte. 

Et qui ont démontré que depuis des années et des années, elles ont travaillé pour la mise en place de ce réseau de transports qui existait…

 

Sophie Person : Donc quelqu’un du Département et pas quelqu’un de la Région…

 

Pierre Vergès : Je le pense. Et cette personne du Département, puisqu’il y a deux délégués – un c’est un certain Pierre Vergès, et l’autre c’est une certaine Nassimah Dindar –

 

Yves Montrouge : Et vous le voyez bien à cette présidence…

 

Pierre Vergès : Je la vois bien…

 

Yves Montrouge : Euh non, Pierre Vergès…

 

Pierre Vergès : Mais non, je viens de vous dire que ce doit être incarné par une personne…

 

Sophie Person : Donc Nassimah Dindar…

 

Pierre Vergès : Pour moi, ma candidate c’est Nassimah Dindar. Mais MA candidate. Maintenant, les voies des urnes sont, paraît-il, impénétrables. On verra bien…

 

Sophie Person : Yves, est-ce que vous avez une dernière question ?

 

Yves Montrouge : Euh oui, mais c’est plus sur l’avenir politique de Paul Vergès…

 

Pierre Vergès : Paul Vergès ? Là, je ne sais pas…

 

Yves Montrouge : (rires) … Pierre Vergès, parce qu’il est en bisbilles pour l’instant du moins – la politique, ça va, ça vient, il l’a dit – avec le PCR reconstruit, qui va tenir son congrès en juin, et son mandat de conseiller général s’achève en 2015, j’allais lui demander « comment vous voyez votre avenir politique » ?

 

Pierre Vergès : Pas plus loin que 2015, pour l’instant. Après, on verra. Mais en tout cas, je l’ai dit lors de la conférence de presse hier…

 

Yves Montrouge : Parce que vous l’avez dit, vous ne serez pas au Port, sur la liste des municipales…

 

Pierre Vergès : Je ne serai pas au Port, mais peut-être que je serai ailleurs. 

Mais pour être ailleurs, un, il faut être réclamé par les membres d’une section qui souhaiteraient que je sois candidat. 

Deuxièmement, que ça soit agréé par la direction du Parti, et que troisièmement moi aussi je sois d’accord. 

Parce que je vois des commentaires de gens, anonymes bien sûr, des commentaires stupides, comiques. Mais enfin, on est obligé de les lire. Et ils disent que Pierre Vergès décide, claque des doigts, et il est candidat à tel endroit. 

Ce n’est pas comme cela que ça se passe. Et il faut aussi que je sois d’accord. 

Et si je ne suis pas dans les conditions pour pouvoir exercer ça, par exemple si 2007 était à recommencer, ce ne serait pas dans les mêmes conditions. Ça, il n’en est pas question !

 

Yves Montrouge : C’est cette législative dans la 5ème circonscription…

 

Pierre Vergès : Et ce que j’avais souhaité ne serait pas souhaité, mais exigé…

 

Yves Montrouge : D’accord…

 

Sophie Person : Merci, Pierre Vergès, d’avoir été notre invité ce soir…

 

Pierre Vergès : Merci à vous.

 

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