31
2010
Une nouvelle dérive vers la marchandisation de l’être humain
Catégorie : ÉCONOMIE, Santé
Je voudrais vous faire part d’une chronique de Jean-Pierre BASSET, Militant du Don du Sang, résidant à Valence :
» Au 37e Congrès de la Fédération française pour le don de sang, qui s’est déroulé du 13 au 15 mai dernier à Tours, le président de la Fédération française pour le don de sang bénévole (FFDSB) déclarait:
« Le système de transfusion sanguine, élément clé du service de santé publique, est menacé (…) par les attaques incessantes et multiformes du secteur profit, concurrentiel.«
Les 1250 délégués ont unanimement confirmé leur attachement au système éthique, sans profit, et à l’autosuffisance nationale.
Dans ce contexte, à la clôture du congrès, Mme la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, s’est fait le porte-parole des « principes éthiques fondamentaux auxquels notre pays est particulièrement attaché « …
C’est donc en suffoquant que les militants du don de sang ont appris – par les dépêches de l’Agence France-Presse (AFP), l’Agence de presse médicale (APM) et les Échos du 23juin – que le Laboratoire du fractionnement et des biotechnologies (LFB), établissement 100% public, allait acquérir un groupe autrichien disposant de «huit centres de collecte» en Autriche et en République tchèque.
Ces deux pays font partie du monde marchand, les prélèvements de plasma y sont rémunérés.
Il n’y a pas de donneurs de plasma mais des vendeurs, souvent étudiants pauvres, trouvant là le moyen de payer leurs études, ou des familles défavorisées, pour survivre.
Les donneurs de sang ne cautionneront jamais cette opération. Nous ferons tout pour la faire échouer.
L’opinion publique, les élus, le monde médical doivent en être informés pour développer une activité internationale. Le LFB peut trouver du plasma éthique dans presque tous les pays de l’Union européenne.
Au même moment où les institutions voient en Espagne les plus gros risques de faillite étatique après la Grèce, une société espagnole, Grifols, vient d’acquérir un concurrent américain, Telegris, pour la somme de 3,3milliards d’euros.
Grifols devient ainsi le troisième opérateur mondial sur le « marché » des médicaments dérivés du sang (MDS), autrement dit la marchandisation de la santé et la commercialisation d’éléments du corps humain sont en plein essor.
Mais, écrit le quotidien financier les Échos du 8 juin, si l’utilisation des produits sanguins a un bel avenir, le « marché » américain est en récession car il s’agit de traitements très coûteux et avec la crise, des malades y renoncent.
Or, si Grifols part à la conquête des États-Unis, c’est à Barcelone, en Espagne, qu’est implantée une usine de « fractionnement« de plasma. À quelques kilomètres de la frontière française!
À la différence des États-Unis, le système de santé français reste solvable grâce à la Sécurité sociale et à l’hospitalisation publique.
Et l’on pourrait très bien trouver rapidement un quatrième opérateur aux côtés des trois multinationales qui attaquent le système transfusionnel français, qu’approvisionne en médicaments dérivés du sang éthique le Laboratoire du fractionnement et des biotechnologies.
Les valeurs éthiques, la non commercialisation du corps humain ne sont pas discutables, pas négociables!
Il faut savoir que la France, à l’origine de l’éthique dès 1952, limite par la loi le don de plasma à 24 par an, chiffre qu’en réalité personne n’atteint.
Or, aux États-Unis, dans les quartiers déshérités ou à la frontière mexicaine, des marginaux, des pauvres, peuvent vendre leur plasma sanguin 120 fois par an !
L’objectif du don, c’est de soigner les malades.
La raison d’être des sociétés marchandes, c’est de faire du profit pour les actionnaires, sans craindre d’altérer la santé de celui qui vend une partie de lui-même.
Le débat éthique porte donc sur la dignité humaine. «
tout est devenu à vendre ou à acheter: on a des exemples dans le sport, la culture, l’éducation…
ce sont toujours les mêmes, ces gros capitalistes qui quand ils voient des marchés se fermer, en ouvrent d’autres.
maintenant, c’est la santé, l’être humain. il y a des années que les plus riches « font leur courses » et « achètent des organes humains » dans les pays les plus pauvres. ils profitent honteusement de cette misère.
Il serait injuste de jeter la pierre celles et ceux qui renoncent à une partie d’eux mêmes pour que leurs enfants ne crèvent pas de faim.
jusqu’à quand va t on supporter cet état de choses?
tout est pourri, il n’y a qu’une solution: tout casser pour reconstruire.
une seule solution: la révolution
Je viens de terminer un roman de Michael Crichton, l’auteur du fameux « Jurassic Park », porté à l’écran. Ce roman, « Next », paru en 2007, nous fait pénétrer dans l’enfer des manipulations génétiques. Bien sûr, il s’agit d’un roman, mais on arrive à des situations où la personne n’est même plus propriétaire de ses gènes car, à un moment où elle a dû être soignée, le médecin a prélevé les tissus qui l’intéressaient et déposé un brevet dessus ! Ce qui fait que l’on peut être à tout moment arrêté pour détention illégale (de ses propres gènes, de son propre corps !) et qu’en tout cas, à n’importe quel moment, on peut vous obliger à subir une prise de sang, de cellules…
A la fin du roman, l’auteur rappelle quand même que certains gènes sont déjà aux mains d’entités privées : c’est le cas de différents gènes du diabète, de l’hépatite C, du virus HIV, de la grippe hémophile…
Bien vu, Sophie
ça me fait penser au clonage. on a cloné un mouton… techniquement, scientifiquement, ils savent le faire. mais est ce qu’on est sur que ces pseudo scientifiques n’ont pas cloné des humains?
j’ai lu un article, il y a quelques mois, disant comment les américains avaient volontairement administré des produits soit disant pour « vacciner » les troupes, mais dont les effets secondaires n’avaient jamais été testés…
l’industrie pharmaceutique aurait pu être noble. mais elle ne l’est pas. il y a un film parlant de la vente par des entreprises de l’hémisphère nord de médicaments périmés à l’intention des pays pauvres de l’hémisphère sud… quel est le coût d’un médicament, à la production? et à quel prix est-il vendu?
peut on accepter que ces entreprises fassent des bénéfices monstrueux?
on vend des médicaments chers et on supprime des médicaments moins chers, qui existent depuis des années, sous prétexte qu’ils ne guérissent plus…. par exemple: la bétadine… même dans les hôpitaux, ils s’en servent
l’évolution de la société fait qu’on met tout en vente: la vie, la mort, l’amour (et je ne parle pas des prostituées), on vend du rêve, on vend du vent, on vend des valeurs « toutes faites », du « prêt à porter » de la réflexion
Je suis assez d’accord avec Jean-Jacques: tout est à vendre et à acheter.
Le pire étant pour moi « l’hypocrisie »: ceux qui ont les moyens peuvent se le permettre et vous demanderont pour quelle raison ils devraient s’en priver. Et soyons « honnêtes »: ils font une bonne action étant donné qu’ils permettent à des pauvres de survivre, donc où est le mal? Tout le monde y gagne.
Non, mais vraiment dans quel monde vivons-nous?
Il n’y a aucune morale, aucune conscience, aucune valeur… mise à part celle de l’argent semble-t-il.