Essai : le redoutable piège de Sarkozy

 

   La tactique est connue : on feint d’ignorer les événements, puis on dénigre ceux qui y participent, notamment les jeunes, avant de donner un tour de vis.

 

Sarkozy joue-t-il le pourrissement de la situation ?

 

Non. Il semble vouloir aller plus loin,  jusqu’au bout du bout. Le message est clair : « ce n’est pas la rue qui gouverne », mais c’est lui.

 

Lui, le seul maître à bord, en première ligne d’un gouvernement « fantôme », plus préoccupé de savoir qui va être du prochain remaniement que des réels problèmes (et ils sont nombreux).

 

Sarkozy est en train de creuser la fosse des institutions. Certaines institutions sont à la dérive.

 

Au sénat, il demande à Woerth un passage en force par un vote unique : les sénateurs ont été obligé de voter le texte du gouvernement, avec les amendements du gouvernement, laissant les leurs du côté de la poubelle ;

 

À l’assemblée nationale, les députés sont allés jusqu’à demander la démission du président.

 

La justice, elle, n’est plus libre d’agir dans le respect de sa déontologie (exemple : l’affaire Woerth) car l’un de ses amis bloque le dossier.

 

La police et les gendarmes commencent à en avoir ras le képi.

 

Le corps enseignant est saturé des réformes et des suppressions de postes.

 

La poste, par ailleurs, est en voie de privatisation comme d’autres sociétés nationales.

 

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Crise politique et article 16 de la Constitution

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Face à une crise conjoncturelle phénoménale, crise mondiale, économique, financière, sociale, s’ajoute donc la « crise politique », pas seulement les petits pièges et traquenards liés à des changements de cap.

 

Non, une vraie crise de représentation des dites institutions.

 

Aurait-on tort de craindre un recours à ce fameux article 16 de la constitution, qui donne, en substance, les pleins pouvoirs au président ?

 

Ne riez pas ! Dans l’article 16, il est fait allusion à une menace extérieure (depuis quelques semaines, on entend régulièrement parler de terrorisme)… ou à une menace sur les institutions.

 

En son 1er alinéa, l’article 16 dispose que  

 

« lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux sont menacées d’une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier Ministre, des Présidents des assemblées ainsi que du Conseil Constitutionnel. »

 

Sarkozy s’est débrouillé pour jouer sur ces deux tableaux.

 

Les messages alarmistes distillés ici et là par des journalistes complaisants sur les conséquences de ce qu’ils nomment blocage économique, blocage de la nation, blocage de la France…

 

Tout ceci laisse penser qu’il vise bien le recours aux pleins pouvoirs… pour « apaiser » une situation… qu’il aura lui-même créée.

                                                                                                                                                                                                       

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2 Commentaires sur

Essai : le redoutable piège de Sarkozy

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    Sarkozy s’investirait des pleins pouvoirs… enfer et damnation. on est vraiment mal partis. ça ne donne pas envie de rigoler… la menace est réelle

  • EricNo Gravatar |

    Le gouvernement a réussi le passage en force pour la loi sur la réforme des retraites. Sarkozy n’a pas voulu céder le moindre centimètre. Objectif ? Fidéliser son électorat réactionnaire, empiéter sur celui du FN afin d’être réélu en 2012. Il espère bien que ce petit monde s’en souviendra au moment voulu. Les autres aussi d’ailleurs, se souviendront de cette attitude. Si par bonheur, il n’était pas réélu, les dommages engendrés par sa politque seront malgré tout importants : la rigueur et la récession auront fait leurs ravages, la relance et même la ri-lance seront de lointains souvenirs. Et la France sera dans une situation catastrophique. Quant à La Réunion, ce sera encore pire.

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