Sarkozy l’a dit, Sarkozy ne l’a pas fait (8ème épisode) – Le gouvernement préserve sa note FFF (fiscalité, financiarisation, « foutage de gueule »)

 

   Quel bilan peut-on retirer du mandat Sarkozy ?

Petit tour d’horizon des déclarations du candidat Sarkozy (certains sites sont d’ailleurs devenus muets sur ce point… et pour cause, ce sont des promesses non tenues.) au regard des actions menées, tout au long de ces cinq ans …

 

Énième déclaration péremptoire de Nicolas Sarkozy :

 

« Je n’accepte pas, et des milliers d’entrepreneurs avec moi, que le travail salarié et l’esprit d’entreprise soient bafoués par les rémunérations et les privilèges excessifs que s’octroie une toute petite minorité de patrons. 

Je n’accepte pas qu’au niveau mondial, pour des raisons de pur profit, on joue avec les salariés et avec les usines comme on déplace des pions sur un jeu de société. »

 

En septembre 2008, Sarkozy annonce la fin du capitalisme financier et… la poursuite de sa politique.

Il dénonce un capitalisme financier qui mériterait « enfin d’être régulé ». Mais, curieusement, il en a tiré la conclusion que la France devait accélérer le train des réformes … libérales.

 

En janvier 2009, pour le même Sarkozy, la crise du capitalisme financier n’est pas «la crise du capitalisme» et « l’anticapitalisme est une impasse, c’est la négation de tout ce qui a permis d’asseoir l’idée de progrès».

D’où cette déclaration fracassante :

« On doit moraliser le capitalisme et pas le détruire (…) il ne faut pas rompre avec le capitalisme, il faut le refonder».

 

En janvier 2010, il dénonce avec vigueur à Davos les dérives du « capitalisme financier »et plaide pour de nouvelles règles internationales, dont une réforme de la réglementation bancaire.

 

Et il affirme : « Nous avons besoin d’un nouveau Bretton Woods » et annonce qu’il veut mettre la réforme du système monétaire international au cœur des G8 et G20 de 2011.

 

Il n’en fut rien.

Soit disant parce que « la crise » était LE dossier à régler impérativement et rapidement.

 

Là aussi, encore un échec cinglant :

– la crise est toujours là,

– le règlement de la dette grecque n’est pas abouti,

– les menaces pèsent sur le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande et la France. 

– les marchés financiers ne sont toujours pas régulés.

 

Toute l’Europe est secouée et il devient de plus en plus évident que, faute de gouvernance économique réelle, la politique économique et financière européenne est incohérente.

 

Sarkozy n’a pas fait mieux sur le dossier des délocalisations.

Octobre 2010 : après avoir aidé les constructeurs automobiles français au plus fort de la crise (3 milliards d’euros en faveur de Renault et autant pour PSA), Sarkozy s’indigne qu’ils n’aient pas commencé à rapatrier certaines productions dans l’Hexagone.

 

Janvier 2011 : Sarkozy plaide pour l’arrêt des délocalisations des sous-traitants aéronautiques et envisage une aide pour la filière.

Il déclare à ce propos :

« Quand on appauvrit les sous-traitants, on appauvrit toute la filière.

Je voudrais qu’on arrête le phénomène des délocalisations sur les sous-traitants » (…).

« Il faut vraiment qu’on travaille avec les ministres sur la filière aéronautique pour lui donner des capitaux et pour lui permettre d’être compétitive ».

 

Janvier 2012 :  Sarkozy fait sienne l’idée d’une fiscalité anti délocalisation :

«Il faut (…) faire contribuer financièrement les importations qui font concurrence à nos produits avec de la main d’œuvre à bon marché» (…).

J’écouterai les propositions des partenaires sociaux, puis nous déciderons».

Cette mesure avancée par l’UMP, dans son programme pour 2012, pourrait comprendre une part de TVA.

 

Concernant la participation et l’intéressement, en 2008, Sarkozy évoquait un projet de loi destiné à doubler en quatre ans les sommes versées aux salariés au titre de l’intéressement aux bénéfices.

En avril 2011, Sarkozy déclare :

«Je ne peux pas accepter que, pour les entreprises du CAC 40, on ait pu distribuer plus de 80 milliards de dividendes pour les actionnaires et que, en même temps, on explique qu’il n’y a pas d’argent pour les salaires». 

 

Il veut alors mettre en place rapidement un dispositif pour lier augmentation des dividendes des actionnaires à la hausse de la rémunération des salariés. 

 

L’idée avait provoqué une forte réaction du MEDEF qui lui a demandé de « laisser le patronat et les syndicats discuter du partage de la valeur ajoutée de l’entreprise, sans faire pression».

 

Et finalement, c’est une ridicule prime dite « de 1000 euros » mais pourtant d’un montant variable car négocié par entreprise qui est mise en place.

Sélectivement aussi, car réservée aux entreprises qui augmentent leurs dividendes.

« Letchi sur le gâteau » : la prime est exonérée de cotisations sociales.

 

Pendant ce temps, les entreprises du CAC 40 c’est-à-dire les quarante principales sociétés du pays cotées en Bourse, vont verser 37,4 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires pour l’année 2011. Presque autant que l’année précédente.

 

Ces dividendes représentent environ 40% des bénéfices, qui se sont eux aussi maintenus au même niveau, 86 milliards d’euros contre 87 en 2010.

 

Parmi les groupes qui vont soigner leurs actionnaires, Total, Sanofi, GDF-Suez, EDF, Renault, Safran, Michelin, LVMH ou encore EADS …

Et en dépit d’une conjoncture économique incertaine, la plupart des entreprises du CAC 40 maintiendront leur dividende en 2012.

 

Tout le monde ne peut pas gagner au « Sarkomillions »…

 

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1 Commentaire sur

Sarkozy l’a dit, Sarkozy ne l’a pas fait (8ème épisode) – Le gouvernement préserve sa note FFF (fiscalité, financiarisation, « foutage de gueule »)

  • ChloéNo Gravatar |

    moraliser le capitalisme? et puis quoi encore, depuis quand peut on moraliser l’immoral?

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